Paludisme : informations à l’intention des donneurs de sang et de plasma

Avant chaque don que vous souhaitez faire, nous vous posons des questions sur les endroits où vous avez vécu ou voyagé. En effet, vous pourriez avoir été exposé(e) à certaines infections transmissibles par transfusion, comme le paludisme (malaria).

Le parasite du paludisme peut rester latent et passer inaperçu pendant des dizaines d’années dans le corps d’une personne, sans que celle-ci tombe malade. Ainsi, quel que soit le temps qui s’est écoulé, il demeure toujours un risque faible, mais non négligeable, que la personne qui a été infectée par le passé porte encore le parasite dans son sang, même sans jamais avoir été malade. La présence d’un seul parasite du paludisme dans le sang recueilli risquerait de transmettre la maladie au receveur de sang, qui pourrait alors gravement tomber malade, voire y succomber.

Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe aucun processus approuvé par Santé Canada qui permette de faire une sélection pertinente des donneurs de sang face au risque de paludisme. Aucun test n’étant offert au Canada, nous nous basons sur des évaluations rigoureuses de l’admissibilité des donneurs pour déterminer la possible exposition au parasite.

La priorité de la Société canadienne du sang étant avant tout d’assurer la sécurité des receveurs et des donneurs, les personnes ayant déjà eu le paludisme ne sont pas admissibles au don de globules rouges et de plaquettes.

Foire aux questions

Si j’ai séjourné dans une région touchée par le paludisme, mais que j’ai pris toutes les précautions recommandées, dois-je quand même attendre avant de pouvoir donner des produits sanguins?

Il est fort probable que oui. Même avec des méthodes de prévention (médicaments antipaludiques, répulsifs à moustiques pour zone tropicale, moustiquaires de lit imprégnées d’insecticide), il n’est pas possible d’éliminer les risques d’exposition au paludisme.  

Votre période d’attente pour donner du sang total ou des plaquettes dépendra de la durée de votre séjour dans la région impaludée. En effet, le risque de développer une nouvelle infection ou une infection qui n’a pas encore été reconnue diminue avec le temps.  

  • Si votre séjour a duré moins d’une journée, vous pouvez peut-être donner; tout dépend de l’endroit où vous êtes allé(e).  
  • Si votre séjour a duré moins de six mois, vous devez attendre trois mois à partir de la date à laquelle vous avez quitté la région impaludée.  
  • Si votre séjour a duré six mois ou plus, vous devez attendre trois ans.  

Si votre séjour a duré moins de 24 heures, appelez-nous au 1 866 JE DONNE (1-866-533-6663) pour savoir si vous êtes admissible au don. 

Pour plus d’informations, consultez notre page sur les régions impaludées.

J’ai déjà eu le paludisme et j’en suis complètement guéri(e). Puis-je donner du sang?

Le parasite qui cause le paludisme peut rester latent pendant des dizaines d’années. Ainsi, quel que soit le temps qui s’est écoulé, il demeure toujours un risque faible, mais non négligeable, que la personne qui a été infectée par le passé porte encore le parasite dans son sang. La présence d’un seul parasite du paludisme dans le sang recueilli risquerait de transmettre la maladie au receveur de sang, qui pourrait alors gravement tomber malade, voire y succomber. 

C’est pour cette raison que les personnes qui ont eu le paludisme ne peuvent pas faire de don de sang total ou de plaquettes. Elles peuvent par contre donner du plasma (pour la fabrication de médicaments d’importance vitale), des cellules souches, des organes ou encore des tissus (plus d’informations ci-dessous).  

Nous sommes bien conscients que ces périodes d’attente peuvent être difficiles et frustrantes pour les personnes qui ne peuvent pas donner de la façon la plus significative à leurs yeux. Nous nous engageons à toujours approfondir nos connaissances, à sans cesse passer en revue les données scientifiques et à nous mobiliser activement auprès des communautés touchées par ces règles pour mettre sur pied des pratiques plus inclusives, tout en assurant l’innocuité et la suffisance des réserves de sang au Canada.  

i vous analysez tous les dons de sang, pourquoi est-il nécessaire d’observer une période d’attente?

Le système canadien d’approvisionnement en sang est reconnu comme étant l’un des plus sûrs au monde. Et s’il est aussi sûr, c’est parce que nous combinons questionnaire de sélection des donneurs et analyse des dons de sang. En effet, nous analysons tous les dons pour détecter les infections transmissibles par voie transfusionnelle. Toutefois, aucun test n’est parfait, et certaines infections ne peuvent être détectées de cette façon.

Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe aucun processus approuvé par Santé Canada qui permette de faire une sélection pertinente des donneurs de sang face au risque de paludisme. Aucun test n’étant offert au Canada, nous nous basons sur des évaluations rigoureuses de l’admissibilité des donneurs pour déterminer une possible exposition au parasite.

Rappelons qu’il existe une différence de taille entre les tests de dépistage du sang (approuvés par Santé Canada) que nous utilisons à la Société canadienne du sang pour détecter les agents infectieux transmissibles par voie transfusionnelle et les tests de diagnostic utilisés dans les hôpitaux pour établir la présence (ou l’absence) d’une maladie. Contrairement aux tests de diagnostic, les tests de dépistage du sang administrés par la Société canadienne du sang et les autres fournisseurs de sang dans le monde ne donnent pas une évaluation diagnostique complète. En effet, les tests de dépistage du sang sont conçus pour faire une sélection parmi des personnes généralement en bonne santé, et non des patients symptomatiques.

Pourquoi les personnes guéries du paludisme peuvent-elles donner du plasma, mais pas de sang total? 

Les personnes guéries du paludisme depuis plus de six mois sont admissibles au don de plasma source, qu’on utilise pour la fabrication de médicaments d’importance vitale. Le plasma contient des éléments importants, notamment des protéines essentielles à notre système immunitaire, à la guérison et à la coagulation du sang. 

Lors d’un don, on sépare les globules rouges du plasma. Le parasite du paludisme infectant les globules rouges, le risque de transmission de la maladie est donc réduit. Par ailleurs, une fois que le plasma recueilli est traité et transformé en vue de la fabrication de ces médicaments très utiles, les agents infectieux à l’origine du paludisme (y compris les parasites) sont inactivés.  

Les donneurs de plasma peuvent faire toute la différence pour les patients du Canada dont la vie dépend de médicaments fabriqués à partir de plasma. Ces médicaments très particuliers permettent de traiter différentes maladies rares et potentiellement mortelles. Découvrez l’impact du plasma recueilli sur la vie des patients et leur famille.  

Si vous souhaitez faire un don de plasma source ou si vous avez des questions sur votre admissibilité au don, appelez-nous au 1 866 JE DONNE (1-866-533-6663).

Pourquoi les personnes guéries du paludisme peuvent-elles donner des cellules souches?

C’est dans la moelle osseuse que se fabrique le sang. Les cellules souches de la moelle osseuse produisent tous types de sang et de cellules immunitaires. Pour certains troubles et maladies du sang, comme les cancers du sang (leucémie) et autres maladies des globules rouges (anémie falciforme, thalassémie), une greffe de cellules souches peut guérir le patient, voire lui sauver la vie. Grâce au don de cellules souches d’un donneur en santé, le corps du receveur peut se mettre à fabriquer de nouvelles cellules immunitaires et sanguines, ce qui lui permet de se remettre sur pied. Pour de nombreux receveurs, une greffe de cellules souches est le seul espoir de retrouver la santé.  

Lorsqu’un donneur de cellules souches guéri du paludisme est compatible avec un patient en attente d’une greffe de cellules souches, le donneur est invité à répondre à un questionnaire très complet sur ses antécédents médicaux. On lui pose notamment des questions sur ses voyages, ses lieux de résidence et ses antécédents de paludisme. Ces renseignements sont ensuite transmis à l’équipe responsable de la greffe de cellules souches de l’hôpital, laquelle évalue de façon indépendante l’admissibilité de chaque donneur (notamment au moyen d’un examen médical en personne). Le receveur et l’équipe responsable de la greffe peuvent ainsi peser le pour et le contre de ce don de cellules souches d’importance vitale. 

Pourquoi les personnes guéries du paludisme peuvent-elles donner des organes et des tissus, mais pas de sang total?

Le parasite du paludisme peut rester latent pendant longtemps dans les cellules sanguines et le foie; le risque de transmission de la maladie varie d’un organe ou tissu à l’autre. Le receveur et l’équipe responsable de la greffe pèseront le pour et le contre de recevoir certains organes ou tissus en particulier.  

Tout comme pour le don de cellules souches, les donneurs d’organes et de tissus font l’objet d’une évaluation indépendante par l’équipe responsable de la greffe. Ils doivent notamment répondre à un questionnaire de dépistage très complet et se soumettre à un examen médical en personne. Chaque situation est différente et la décision finale de compatibilité ou non se fait en consultation avec le médecin traitant et le receveur. 

Pourquoi les critères de sélection des donneurs face au risque de paludisme diffèrent-ils d’un pays à l’autre? 

La Société canadienne du sang étudie les maladies et les risques propres au Canada.

Afin d’assurer l’innocuité de l’approvisionnement en sang, chaque pays ou territoire décide, en fonction du contexte local, des risques et des avantages de différents critères. Il n’existe pas une approche uniforme du dépistage du paludisme chez les fournisseurs de sang à l’échelle internationale. Nos critères d’admissibilité des donneurs de sang sont établis dans un cadre réglementaire rigoureux et éclairé par des données probantes qui se concentre sur la qualité des produits et la sécurité du receveur. 

Pourquoi les critères associés au paludisme semblent-ils constituer un motif d’exclusion disproportionné des personnes provenant de pays africains, sud-asiatiques et sud-américains?

Pour protéger la population contre les infections transmissibles par voie transfusionnelle, il faut d’abord comprendre en profondeur, en se basant sur les recherches existantes, les manifestations d’une maladie, ce qui inclut les schémas de répartition géographique. À chaque fois qu’une personne fait un don de sang, nous lui demandons où elle a déjà vécu ou voyagé. En effet, selon les lieux, il peut y avoir des risques plus élevés d’exposition à des agents infectieux qui peuvent se transmettre aux receveurs par la transfusion de sang. 

La Société canadienne du sang se fonde sur l’information des Centers for Disease Control (CDC) des États-Unis pour déterminer les régions présentant un risque de malaria suffisamment élevé pour nécessiter un traitement préventif. À la lumière des publications des CDC, nous savons que la transmission de la malaria se fait de manière disproportionnée dans certaines régions d’Afrique subsaharienne, d’Asie du Sud et d’Amérique du Sud. Malheureusement, cela signifie que les personnes qui ont voyagé ou vécu dans ces régions sont pénalisées, de manière tout aussi disproportionnée, par les périodes d’attente imposées aux donneurs face au risque de paludisme. Le site des CDC propose une liste des régions où les risques d’attraper le paludisme sont les plus élevés. 

Nous comprenons tout à fait que les donneurs refoulés peuvent se sentir frustrés et déçus.

Et nous nous engageons à constamment réviser et mettre à jour nos critères d’admissibilité, ainsi qu’à éliminer les obstacles au don à mesure de l’évolution des progrès de la recherche et de nos plateformes d’analyse. Cela consiste notamment à étudier d’autres solutions que les périodes d’attente, sur la base de l’évaluation des risques. 

Que fait la Société canadienne du sang pour assurer un accès au don plus équitable pour les personnes qui ont vécu ou voyagé dans des régions impaludées?

Nous sommes bien conscients des conséquences durables des critères d’admissibilité passés et actuels, et nous travaillons à mieux comprendre et absorber l’impact de ces critères sur les personnes provenant de régions impaludées. 

Ces travaux de mobilisation consistent notamment à éliminer les obstacles au don et à établir des relations basées sur la confiance et la réciprocité. Bien sûr, il s’agit d’un processus complexe qui prendra de nombreuses années, mais nous nous engageons à favoriser des expériences de don plus positives et plus inclusives pour tous les donneurs. 

Par ailleurs, à mesure de l’évolution de la maladie, de nos plateformes d’analyse et de la recherche, nous veillons à constamment réviser et mettre à jour nos critères d’admissibilité et nos stratégies de gestion des risques. Cela consiste notamment à étudier d’autres solutions que les périodes d’attente, sur la base de l’évaluation des risques.

Que fait la Société canadienne du sang pour éliminer les obstacles au don plus généralement?

À la Société canadienne du sang, notre équipe consacrée à la diversité, à l’équité et à l’inclusion (DEI) mène des travaux essentiels pour construire une culture psychologiquement saine et racialement juste pour les groupes en quête d’équité. Ces travaux consistent à élaborer des politiques, des procédures et d’autres pratiques institutionnelles culturellement adaptées pour éliminer les obstacles au don existants à la Société canadienne du sang. Mais surtout, ces efforts impliquent de travailler en étroite collaboration avec les acteurs internes et externes pour cocréer des stratégies basées sur l’équité qui maximiseront l’inclusion des donneurs et des personnes inscrites. 

Des actions qui font toute la différence