« Mes origines africaines sont au cœur de ma vie »
Anika McDonald explique ce que le patrimoine des Noirs signifie pour elle et son travail à la Société canadienne du sang
En février, pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs, nous célébrons les grandes réalisations et la vaste histoire des Canadiens noirs. Pour ce faire, nous avons décidé de mettre en lumière le vécu et les contributions des employés, donneurs et patients noirs à la chaîne de vie du Canada. Anika McDonald, coordonnatrice aux activités de relations avec les donneurs de la Société canadienne du sang à Vancouver, nous explique son travail, ses origines et ce que le patrimoine noir signifie pour elle.
La pandémie de COVID-19 a révélé à quelle vitesse la société peut se transformer pour réagir à une crise. Anika McDonald, coordonnatrice aux activités de la Société canadienne du sang à Vancouver (C.B.), aimerait voir cette capacité s’appliquer d’une manière plus générale.
« Si on combat la pandémie de racisme et d’injustice comme on le fait pour la COVID-19, notre monde et notre pays iront beaucoup mieux », croit Anika.
Du meurtre de George Floyd aux États-Unis l’an dernier aux conséquences dévastatrices de la pandémie sur les populations racisées dans de nombreux pays, les récents événements ont prouvé qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant que les Noirs canadiens et d’autres groupes qui ont été marginalisés dans l’histoire ne puissent atteindre l’équité.
« Le mouvement Black Lives Matter n’a pas commencé avec George Floyd. Nous avons lutté contre l’injustice et le racisme pendant des décennies, explique Anika. Il y a tant de Noirs qui continuent à subir les effets du racisme systémique dans leur éducation, leur emploi, le système de santé et même de la part des forces policières. »
« Il y a encore beaucoup à faire »
À l’instar d’autres organisations, la Société canadienne du sang a son propre historique de lacunes en matière de diversité, d’équité et d’inclusion. Anika n’a pas toujours été satisfaite du rythme auquel les choses évoluent, mais elle affiche aujourd’hui un optimisme prudent.
« Dernièrement, les choses progressent plus rapidement en ce qui concerne l’engagement de la Société à améliorer la diversité et l’inclusion et à en faire une partie intégrante de notre ADN, ajoute Anika. Notre travail nécessite la générosité de tous les Canadiens, peu importe leurs origines raciales. En fait, je crois que l’énergie que nous investissons incitera plus de personnes à se joindre à la chaîne de vie du Canada. »
Tout récemment, la Société canadienne du sang a constitué deux groupes-ressources pour les employés (GRE) : l’un pour les personnes noires, autochtones et de couleur, l’autre pour les employés handicapés. Ils s’ajoutent à un GRE pour les personnes LGBTQ+ et au Réseau de hautes dirigeantes. Le caractère officiel de ces groupes permet aux employés d’obtenir satisfaction à leurs besoins particuliers et de valoriser leur groupe d’appartenance en milieu de travail.
Anika McDonald est fière de contribuer aux efforts de la Société canadienne du sang dans la promotion de la diversité et de l’inclusion. Elle a toujours eu à cœur d’aider les patients et, pour ce faire, elle se fait un point d’honneur de recruter de nouveaux donneurs issus de divers horizons.
Anika est membre du groupe pour les personnes noires, autochtones et de couleur. Selon elle, son rôle est essentiel pour établir un milieu de travail plus diversifié et inclusif, de sorte que les personnes noires, autochtones et de couleur puissent s’exprimer et apporter des perspectives pouvant influencer les dirigeant de l’organisation.
« Je suis ravie de la création du groupe de ressources pour les employés noirs, autochtones et de couleur, qui représente une grande première étape, s’exclame-t-elle. En particulier, l’occasion d’échanger avec des gens qui nous font part de leur vécu pour éclairer la prise de décisions a accentué la motivation et l’engagement de la Société à lutter contre le racisme à l’égard des Noirs. »
Au service de la Société canadienne du sang depuis 2013, Anika affirme qu’elle peut déjà témoigner de changements positifs au sein de l’organisation. Il y a environ cinq ans, elle a encouragé son équipe à améliorer leurs interactions avec le personnel et les donneurs d’origine différente. Ses encouragements ont été reçus avec enthousiasme et la Société a engagé un spécialiste en communications interculturelles pour offrir des formations à ce sujet.
« En regardant le chemin parcouru, je peux me réjouir de tous les changements durables que nous avons faits au sein de l’organisation. De plus, nous avons franchi une autre étape cruciale quand nous avons remanié notre politique pour un milieu de travail respectueux, déclare Anika. Cependant, il reste beaucoup à faire pour veiller à ce que tout le monde, qu’il s’agisse d’un donneur, d’un bénévole ou d’un employé, se sente inclus dans la Société. »
L’importance du patrimoine des Noirs
L’histoire des Noirs est aussi l’histoire du Canada. C’est pourquoi nous célébrons le Mois de l’histoire des Noirs et leur précieuse contribution à l’histoire du Canada en février. Sans leur travail et leur générosité, qui ont été souvent mal documentés et peu reconnus, notre pays ne serait pas le même aujourd’hui.
Anika McDonald lors de la parade du festival Caribbean Days à North Vancouver il y a quelques années. Elle aime beaucoup la musique, la gastronomie et les carnavals issus d’autres cultures, car ils lui permettent de découvrir de nouvelles choses.
Anika a grandi à Vancouver dans une famille britannique et irlandaise, mais ses racines de Néo-Écossaise noire s’enfoncent profondément dans l’histoire. Ses ancêtres se composent d’esclaves d’Afrique occidentale, de Marrons de la Jamaïque et de loyalistes noirs qui se sont établis en Nouvelle-Écosse il y a quelques siècles de cela.
En fait, la famille d’Anika a commencé tout récemment à explorer leur arbre généalogique à l’aide de l’analyse de l’ADN ancestral. Les résultats indiquent que son père a des liens historiques avec le Ghana, le Nigéria et le Togo : tous des pays d’Afrique occidentale. Son père et sa famille élargie étaient des membres actifs au sein de la communauté noire de Dartmouth (N.-É.). Lorsqu’il a déménagé à Vancouver il y a quelques décennies, il est devenu un membre actif de la communauté noire de Hogan’s Alley à Vancouver.
Son père lui a transmis sa passion pour la communauté noire du Canada. « Mes origines africaines font profondément partie de ma vie, dit-elle. J’ai fait une mineure en histoire de l’Afrique noire et de l’Amérique du Nord noire pour rester fidèle à mes racines ancestrales. »
En outre, Anika détient une maîtrise en communication interculturelle et mentionne que son mémoire de maîtrise traite de l’importance de l’histoire et de la façon dont elle façonne l’identité individuelle. En tant que femme de couleur, ses travaux ont représenté une occasion unique d’approfondir sa connaissance d’elle-même.
Elle rêve du jour où le Canada et le reste du monde ne subiront plus ni la discrimination raciale ni le sexisme. « J’ai bon espoir, affirme-t-elle. Tout comme notre organisation a fait de la diversité, de l’équité et de l’inclusion une priorité, le monde s’est également aperçu qu’il reste encore beaucoup de pain sur la planche dans ce domaine-là. »
Le Mois de l’histoire des Noirs est l’occasion de s’arrêter sur la contribution des Canadiens noirs à la société. Il nous rappelle également que des actions sont nécessaires pour supprimer les obstacles, favoriser l’égalité des chances et créer des espaces inclusifs non seulement pendant le mois de février, mais tout au long de l’année. Découvrez notre engagement envers la diversité, l’équité et l’inclusion à sang.ca/DEI.