« Nous aidons à sauver des vies. C’est un bon feeling. »

Créativité et engagement : Jhoanna Del Rosario canalise son désir d’aider en incitant les gens à donner pendant la pandémie

Inspiration
22 octobre 2020
Thumbnail image of close up Territory manager for Calgary, Alberta, Jhoanna Del Rosario sitting in the Workplace of the Future at the new Canadian Blood Service Operational Facility

« Nous sommes chanceux de vivre dans un pays où nous n’avons pas à nous demander s’il y aura du sang si jamais quelqu’un de notre famille en a besoin », dit Jhoanna Del Rosario, responsable de secteur à la Société canadienne du sang, à Calgary, en Alberta. « C’est ce que j’essaie de faire comprendre aux gens. »

En 2012, le père de Jhoanna, qui était alors dans ses Philippines natales, a eu besoin de transfusions sanguines pour traiter un cancer. Dans ce pays, toutefois, obtenir du sang n’est pas si simple. Les médecins ne peuvent pas en commander à loisir de la banque de sang de l’hôpital; il faut que des membres de la famille ou des amis en donnent, et s’ils n’en donnent pas suffisamment, il faut en acheter. Le coût d’une seule unité de sang peut coûter l’équivalent de la moitié d’une semaine de salaire moyen. Ce lourd fardeau financier s’ajoute au stress émotionnel que vivent les proches de la personne malade.

Pour Jhoanna, qui vit à Calgary, à plus de 10 000 km de sa famille, la douleur de savoir son père malade, puis d’apprendre son décès, a été accentuée par un sentiment d’impuissance. « J’étais tellement frustrée de ne pas avoir pu donner de sang à mon père, se rappelle-t-elle. Je me suis dit qu’à défaut de l’aider lui, je pouvais au moins aider des gens ici, au Canada. » C’est d’ailleurs ce qu’elle fait tous les jours par son travail à la Société canadienne du sang : contacter des donneurs potentiels et leur expliquer comment ils peuvent aider à améliorer ou à sauver des vies.

« Nous travaillons à créer des liens avec de nouveaux groupes ethniques. »

En tant que responsable de secteur, Jhoanna a pour tâche de recruter de nouveaux donneurs et de fidéliser les personnes qui ont déjà fait un don. Elle établit des partenariats, entre autres avec des entreprises, des organismes et des médias locaux, afin de sensibiliser la population au besoin de sang et de produits sanguins.

Ancienne représentante commerciale d’une société pharmaceutique, Jhoanna tire une énorme satisfaction de son travail actuel; elle aime montrer aux donneurs les retombées de leur générosité sur la

vie des autres. « Il y a dix ans, j’ai quitté une grande pharmaceutique pour me joindre à la Société canadienne du sang et aider à ce qu’il y ait toujours du sang de disponible, explique-t-elle. Je ne l’ai jamais regretté. Dans un sens, je travaille toujours dans les ventes, sauf que mes objectifs ne se calculent pas en dollars, mais en unités de sang. »

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Image of Territory manager for Calgary, Alberta, Jhoanna Del Rosario sitting on a sofa at the Workplace of the Future at the new Canadian Blood Service Operational Facility


Consacrant une bonne partie de son énergie au programme Partenaires pour la vie, Jhoanna s’investit auprès d’organisations commerciales et communautaires : entreprises technologiques, groupes de premiers répondants, organismes sans but lucratif chapeautant des événements comme le Mois de la sensibilisation au cancer, etc. L’objectif : amener au moins 10 % des employés ou membres de ces organisations à donner du sang régulièrement. Pour y arriver, Jhoanna et son équipe travaillent constamment à renforcer les relations avec les partenaires, notamment en aidant les champions bénévoles à organiser des dons de groupe et des campagnes de sensibilisation.

L’équipe s’efforce en outre de diversifier le bassin de donneurs. « Nous tissons des liens avec de nouveaux groupes ethniques : Syriens, Chinois, Sud-Asiatiques, Noirs, et Autochtones, sans oublier les Philippins, ma propre communauté, explique Jhoanna. Cela fait partie d’un engagement à plus long terme de la Société canadienne du sang, qui tient à suivre l’évolution de la population du pays. »

« On est passionné par ce qu’on fait. »

La pandémie de COVID-19 a évidemment redéfini les relations avec les donneurs. Jhoanna et ses collègues ont rapidement passé le message concernant les nouveaux protocoles de don et ont informé les gens que le don de sang était toujours sécuritaire — et essentiel. « Les Calgariens ont leur communauté à cœur et sont très généreux, souligne Jhoanna, mais nous devions quand même leur dire ce dont nous avions besoin et les inciter à aller aux centres de donneurs. »

Les rencontres en personne étant proscrites, l’équipe a dû trouver d’autres moyens de mobiliser les donneurs. Par exemple, les dîners-causeries sur l’importance du don de sang se sont transformés en présentations virtuelles. Cette façon de faire a été adoptée par d’autres équipes de la Société canadienne du sang, et il y a de fortes chances qu’elle soit là pour longtemps puisque beaucoup de gens poursuivront le télétravail même si le risque d’infection a diminué.

La pandémie a aussi transformé l’environnement de travail de Jhoanna. « En temps normal, notre équipe se réunit souvent, et comme on ne se voit plus, on s’ennuie beaucoup les uns des autres. Pour compenser, on se rencontre virtuellement chaque mardi matin et il est alors interdit de parler boulot. Ces petites réunions nous ont aidés à rester sains d’esprit, surtout au plus fort de la pandémie. »

Au-delà de la camaraderie, l’équipe partage la même volonté d’être utile. « Ce n’est pas juste pour la paye, souligne Jhoanna, on est passionné par ce qu’on fait. Les gens avec qui je travaille me stimulent, parce que ce qu’on fait ensemble, c’est vital. Nous aidons à sauver des vies. Et c’est un bon feeling. »

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