Pourquoi ne peut-on pas attraper le virus responsable de la COVID-19 lors d’une transfusion?
Aucune donnée n’indique que le nouveau coronavirus soit transmissible par le sang
Mis à jour le 16 novembre 2021
Le coronavirus responsable de la COVID-19, le SRAS-CoV-2, est un virus principalement respiratoire pouvant potentiellement infecter le système digestif. Sa transmission se fait par inhalation ou ingestion, et non par le sang.
« Il n’y a aucune preuve de transmission par voie transfusionnelle du virus responsable de la COVID-19 ni de tout autre coronavirus, indique Steven Drews, directeur associé du Service de microbiologie de la Société canadienne du sang. Il semble que ce type de virus ne se transmette pas par cette voie. »
Cela est également vrai pour les autres coronavirus, tels que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SRMO) et les autres virus de type grippaux.
Comment les virus fonctionnent-ils?
Pour se répliquer, les virus doivent trouver des cellules hôtes, qu’ils infectent et utilisent pour copier leurs instructions génétiques et créer de nouvelles particules virales, appelées virions. Une fois créées, ces particules virales sont libérées hors des cellules hôtes afin de reproduire le cycle de réplication.
Les virus se lient aux cellules hôtes en se fixant sur des protéines, appelées sites de liaison. Les sites de liaison du virus responsable de la COVID-19 sont situés dans les voies respiratoires, en particulier dans la partie inférieure des poumons et dans le système digestif. Aucune donnée n’indique que ce coronavirus cible les cellules sanguines ni qu’il utilise le plasma pour se déplacer et infecter d’autres organes.
Pourquoi le virus de la COVID-19 ne peut-il pas se transmettre par le sang?
Les cellules sanguines ne présentent pas à leur surface les sites de liaison nécessaires à la fixation du virus responsable de la COVID-19. Les cellules qu’il cible se trouvent dans les systèmes respiratoire et digestif.
Les tests de dépistage du virus de la COVID-19 ne sont pas des tests sanguins, mais des tests génétiques réalisés sur des échantillons prélevés dans les voies respiratoires (prélèvements de gorge ou de salive). Ces tests peuvent être accompagnés de radiologies et d’une analyse des symptômes.
Compte tenu de ce que nous savons, les risques de transfusion de sang infecté sont très faibles
En 2020, nous avons recueilli des données quotidiennement afin de pouvoir prendre des décisions appropriées concernant la COVID-19.
Nous utilisons ces données pour exécuter des outils de modélisation avancée et évaluer les risques de recueillir du sang provenant d’une personne infectée par le virus responsable de la COVID-19. Nous étudions également les données publiées par d’autres fournisseurs de sang.
« Selon nos modèles et la littérature existante, il existe très peu de chances que nous recueillions du sang d’une personne infectée et aucune donnée n’indique que le SRAS-CoV-2 puisse être transmis par voie transfusionnelle », explique Steven Drews.
Très peu de chances.
« Selon nos estimations les plus prudentes, il existe une chance sur 100 millions que nous recueillions une unité de sang qui contienne le virus », continue-t-il.
En conclusion, aucune donnée ne montre que le coronavirus responsable de la COVID-19 soit transmissible par voie transfusionnelle. Quand bien même, les chances de recueillir du sang infecté seraient, au pire de nos estimations, de 1 sur 100 millions.