Un ultramarathonien a besoin des donneurs de sang pour combattre un lymphome

Jonathan Riley a traversé la Nouvelle-Écosse seul, en plein hiver, quelques mois avant son diagnostic de cancer.  

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24 février 2022
Jonathan Riley in the woods with a backpack on

En ce moment plus que jamais, des patients ont besoin de vous. De vos dons de sang ou de plasma, de votre inscription au registre de donneurs de cellules souches, de votre consentement au don d’organes et de tissus. Donnez comme si des vies en dépendaient. Parce que c’est le cas.

Jonathan Riley, amoureux du plein air et coureur d’ultramarathon, a passé les derniers jours de décembre 2020 à faire une randonnée en solo à travers la Nouvelle-Écosse, juste pour le plaisir.

« Je suis célibataire et mon fils est adulte. Je pensais à ce Noël sous le signe de la COVID, où nous ne pourrions pas célébrer comme à l’accoutumée », explique Jonathan, 53 ans, qui organise aussi régulièrement des randonnées dans son rôle de coordonnateur des sentiers et des espaces ouverts de la municipalité de Digby, en Nouvelle-Écosse. « Un ami m’a déposé à Shelburne le 23 décembre avec un sac à dos, et j’ai marché dans les bois en traversant la province. »

« À mi-parcours, j’ai dû traverser une rivière gelée à la nage car il n’y avait aucun moyen de la contourner. J’ai enlevé tous mes vêtements et j’ai sauté à l’eau en traînant mon sac. Je me sentais invincible. »

Rien ne pouvait arrêter ce transfusé

Jonathan n’avait certainement pas l’intention de s’arrêter. Plus tôt dans l’année, il avait accompli une course de 100 kilomètres en 18 heures. Ses projets pour 2021 comprenaient un ultramarathon de 160 kilomètres. Cependant, dans les mois qui ont suivi son périple provincial, des signes inquiétants sont apparus.

Tout d’abord, courir lui semblait plus difficile. Il a mis cela sur le compte d’une blessure au genou qu’il s’était faite en intervenant comme pompier volontaire lors de l’incendie d’une maison. Mais plus tard, alors qu’il se préparait pour une excursion en canoë, ses amis ont également remarqué qu’il était pâle. Il lui arrivait aussi d’être essoufflé.

Pensant qu’un manque de fer pouvait être à l’origine de ses symptômes, Jonathan a augmenté sa consommation de viande rouge. Mais cela n’a pas aidé.

« Le jour où je n’ai pas réussi à monter l’escalier, je me suis dit que quelque chose clochait », raconte Jonathan.

Le médecin qu’il a consulté a constaté un taux d’hémoglobine extrêmement bas. La raison n’était pas claire, mais la situation exigeait une transfusion sanguine immédiate. D’autres ont suivi dans le courant de la semaine.

blood bag icon

Qu’est-ce que l’hémoglobine?

L’hémoglobine est une protéine qui se trouve dans les globules rouges. Elle contient du fer, un minéral essentiel qu’on puise dans notre alimentation. L’oxygène qui entre dans les poumons se fixe à l’hémoglobine dans le sang, qui le transporte ensuite vers les tissus. L’anémie (un faible taux d’hémoglobine) peut être liée à plusieurs causes, notamment à une carence en fer. La transfusion sanguine est l’un des moyens de la traiter. Apprenez-en davantage sur l’hémoglobine et obtenez des renseignements importants pour les donneurs de sang.

« Les transfusions m’ont maintenu en vie pendant que les médecins essayaient de maîtriser le problème », dit-il.

Quelques semaines plus tard, Jonathan a reçu un terrible diagnostic : il souffrait d’un lymphome non hodgkinien. Il s’agit d’un cancer qui se développe dans le système lymphatique et provoque une multiplication anormale des globules blancs, les lymphocytes, qui combattent les infections.

Qu’est-ce que le lymphome non hodgkinien?

Puis-je donner du sang?

Pour se faire soigner, Jonathan a dû se rendre à l’hôpital de Halifax, à trois heures de route de Digby. Là encore, les transfusions sanguines ont continué à l’aider. Le lymphome et le traitement peuvent tous deux empêcher la production normale de sang dans la moelle osseuse.

Jonathan Riley, a blood recipient, celebrating Christmas with his granddaughters


Jonathan Riley a pu passer Noël avec ses petites-filles grâce aux donneurs de sang qui le soutiennent dans sa lutte contre un lymphome non hodgkinien.

Les produits sanguins, une nécessité pour Jonathan

Jonathan subit régulièrement des analyses de sang pour surveiller ses globules rouges, ses globules blancs et ses plaquettes et il reçoit des transfusions au besoin pour faciliter sa chimiothérapie. Sans ces transfusions, son organisme ne pourrait pas supporter le traitement.

La générosité des donneurs de sang lui a également permis de passer Noël 2021 avec ses petites-filles. Il a reçu une transfusion sanguine juste avant les vacances en prévision d’une autre série de séances de chimiothérapie, et cela lui a donné un précieux regain d’énergie.

« Ce Noël-là, je ne traversais pas la province à pied. Je l’ai passé avec mon fils et sa famille, ce qui était merveilleux, dit Jonathan. J’ai pu suivre le rythme de mes petites-filles grâce aux dons de sang. »

A blood recipient and blood donor in front of a model ship


Jonathan Riley, à gauche, a besoin de transfusions sanguines dans le cadre de son traitement contre un lymphome non hodgkinien. Angela Turner, à droite, une amie de Jonathan, a commencé à donner son sang pour lui rendre hommage.

Son combat contre le lymphome a commencé il n’y a que quelques mois, mais Jonathan a déjà incité son entourage à donner du sang. L’une de ses amies, Angela Turner, donnait du sang il y a plusieurs années, mais elle en avait perdu l’habitude.

« J’avais l’intention de prendre rendez-vous avec la Société canadienne du sang depuis un moment déjà, explique-t-elle. Lorsque Jonathan a commencé à recevoir ses transfusions et que j’ai découvert que nous étions du même groupe sanguin, je lui ai dit qu’il pouvait avoir mon sang à tout moment. J’ai alors compris que cela pourrait être une façon de rendre hommage à Jonathan et à sa lutte contre le cancer. »

Apprenez-en davantage sur les groupes sanguins

Une autre amie, Jenn Hoegg, a commencé à donner du sang peu après le début de la pandémie de COVID-19.

« Au printemps 2020, j’ai senti que je devais faire quelque chose pour aider, outre le fait de respecter les restrictions de santé publique. Je me suis donc inscrite à la prochaine collecte de ma région et il y a maintenant presque deux ans que je donne du sang régulièrement », raconte-t-elle.

Voir un ami bénéficier de dons de sang n’a fait que renforcer sa motivation.

« Le fait que Jonathan ait partagé son expérience des transfusions a satisfait une partie de ma curiosité à l’égard des autres transfusés, souligne Jenn. Le processus de don est facile et très bien organisé. Cela ne prend environ qu’une demi-heure et le personnel est très sympathique. Je regrette de ne pas avoir commencé plus tôt. »

Le don de sang

Donner du sang : un don d’énergie et de temps

Après une transfusion, Jonathan remarque une grande différence dans son niveau d’énergie et sa lucidité. Les transfusions lui donnent la force d’accomplir ses tâches quotidiennes et lui permettent de meilleurs moments avec ses petites-filles.

« Après ma deuxième transfusion, je me souviens d’avoir fait un bond sur le trottoir près de la porte de l’épicerie et d’avoir pensé : “Mais qui est ce type? Que se passe-t-il? ”, se souvient Jonathan. Je ne peux toujours pas faire tout ce que je veux, mais mon esprit est plus clair et je peux accomplir certaines choses, comme nettoyer la maison. C’est le pouvoir des transfusions! »

Jonathan est aussi parfaitement conscient que ces mêmes transfusions sanguines permettent aux médecins de gagner le temps dont ils ont besoin pour combattre son cancer.

« J’ai commencé à comprendre que sans les dons de sang, les médecins n’auraient peut-être pas le temps de traiter le lymphome », dit-il.

Jonathan Riley, a blood recipient, takes a selfie on a hike


Jonathan Riley peut pratiquer des activités comme la randonnée tout en suivant un traitement contre un lymphome non hodgkinien, grâce aux donneurs de sang qui contribuent à ses transfusions.

Vivre avec le cancer a donné à Jonathan une toute nouvelle perspective sur le système de soins de santé, y compris sur l’importance des donneurs de sang.

« J’ai commencé une liste de tous les travailleurs de la santé qui se sont occupés directement de moi; j’en suis à 48. Et c’est sans compter tous ceux que je ne vois pas, comme les pharmaciens et les personnes qui travaillent avec les produits sanguins. »

« Je pense aussi à tous ces parfaits inconnus qui donnent de leur sang. Sans eux, rien de tout cela ne serait possible. Ils sauvent des vies. »

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