L’obligation de soins envers les patients en fin de vie demeure la priorité


Le Canada est un chef de file mondial dans l’établissement de pratiques éthiques et médicales sur la détermination de la mort et le don d’organes.

Ottawa, le 26 mars 2014 – Un récent reportage sur la mort et le don d’organes diffusé à l’émission Fifth Estate, sur les ondes de CBC, peut avoir donné aux téléspectateurs l’impression que les médecins canadiens comprennent mal la mort et induisent les familles en erreur quant au risque que les organes soient prélevés avant que le patient ne soit vraiment décédé. C’est tout simplement faux.

Au Canada, le premier don d’organes après décès cardiocirculatoire a été fait à Ottawa en 2006. Respectant les dernières volontés de leur fille, Émile et Beth Therien ont pris la difficile décision de faire débrancher Sarah Beth de l’équipement qui la maintenait en vie afin qu’elle puisse faire don de ses organes. Émile et Beth Therien ont récemment été interviewés, et CBC a diffusé l’entrevue en ligne.

Depuis 2006, plus de 360 Canadiens ont fait un don d’organes après un décès cardiocirculatoire, et plus de 1 000 transplantations ont pu être effectuées parce que cette forme de don est maintenant offerte aux familles canadiennes. Cela n’est toutefois pas suffisant pour répondre aux besoins. Plus de 4 000 Canadiens attendent une transplantation d’organe, et plus de 250 Canadiens meurent chaque année pendant l’attente.

Après le décès d’un être cher, la famille doit prendre de nombreuses décisions, qui vont de l’annonce du décès à l’entourage jusqu’à l’organisation des funérailles. Le don d’organes est une partie importante de ce processus pour bien des familles, qui donnent à leur proche la possibilité de laisser un héritage pouvant sauver des vies.

Il y a deux types de don d’organes après le décès : après un décès neurologique et après un décès cardiocirculatoire. Dans les rares cas où le don est possible, des directives strictes protègent les patients qui sont sur le point de mourir et font en sorte que les patients soient effectivement décédés lorsqu’on prélève leurs organes afin qu’ils ne ressentent aucune douleur ou souffrance pendant le prélèvement. Ces directives, en vigueur depuis de nombreuses années au Canada, prévoient entre autres un consentement bien informé et éclairé, des procédures entourant le retrait des traitements destinés à maintenir la vie, des normes visant la détermination du décès, la dissociation des tâches de l’unité de soins intensifs de celles de l’équipe de greffe et l’interdiction d’effectuer toute procédure de prélèvement avant le décès d’un patient.

En médecine, le décès est défini comme l’absence complète et irréversible de toutes les fonctions du cerveau (mort cérébrale) ou du rythme cardiaque (mort cardiocirculatoire). Selon un consensus canadien fondé sur des preuves cliniques, le décès cardiocirculatoire est confirmé lorsque deux médecins, qui ne font pas partie de l’équipe de greffe, constatent l’absence de pouls, de respiration et de tension artérielle pendant cinq minutes. En ce qui concerne la constatation du décès neurologique, le Canada applique uniformément des normes selon lesquelles deux médecins, qui ne font pas partie de l’équipe de greffe, doivent suivre des listes de contrôle détaillées afin d’écarter la possibilité d’un état réversible ou la présence de facteurs de confusion avant de confirmer la mort cérébrale.

Le Canada fait figure de chef de file mondial dans l’établissement de pratiques éthiques et médicales en matière de détermination de la mort et de don d’organes. En mai 2012, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Société canadienne du sang et le Canada ont organisé et dirigé un forum sur l’élaboration de directives internationales concernant la détermination du décès. Des experts internationaux de divers domaines – soins intensifs, neurologie, neurochirurgie, médecine d’urgence – et de nombreux autres spécialistes ont contribué à l’élaboration de lignes directrices qui font l’unanimité partout dans le monde. Ces lignes directrices, qui seront publiées plus tard ce printemps, correspondent aux pratiques canadiennes actuelles, ce qui confirme la place de chef de file du Canada dans la gestion des aspects éthique et médical du décès et du don d’organes.

Tous les Canadiens ont voix au chapitre en matière de don d’organes.Selon un récent sondage, neuf Canadiens sur dix appuient le don d’organes, mais seulement la moitié décident de faire un don après leur décès. Nous encourageons tous les Canadiens à discuter du don d’organes avec leur famille et, plus important encore, à faire connaître leur volonté et à s’inscrire à un registre de don d’organes.

Pour trouver un programme de don d’organes dans votre région, consultez le site Don et greffe d’organe et de tissu.

  • Sonny Dhanani, médecin-chef – Greffe, Réseau Trillium pour le don de vie, Ontario
  • Greg Grant, directeur général provincial, BC Transplant
  • Sam D. Shemie, directeur médical, Don d’organes, Société canadienne du sang

– 30 –

ShareTweetShare