Andrea Proske, médaille d’or olympique, renoue avec le don de sang

Pour cette championne d’aviron, les petites choses font toute la différence, dans la vie comme dans le sport. 

Information
17 février 2022
Andrea Proske wears Olympic gold medal near lake and trees

(Photo : Kevin Light Photography)

En ce moment plus que jamais, des patients ont besoin de vous. De vos dons de sang ou de plasma, de votre inscription au registre de donneurs de cellules souches, de votre consentement au don d’organes et de tissus. Donnez comme si des vies en dépendaient. Parce que c’est le cas.

Alors que les athlètes olympiques canadiens spécialistes des sports d’hiver sont entièrement concentrés sur Beijing, l’une de nos médaillées des Jeux d’été profite d’une petite pause dans son entraînement intensif pour soutenir la chaîne de vie du Canada d’une manière inhabituelle pour elle en temps normal.

Andrea Proske, 35 ans, faisait partie de l’équipe féminine d’aviron qui a remporté la médaille d’or olympique à l’épreuve du huit de pointe à Tokyo en juillet. Pour arriver au sommet, il a fallu des années de travail acharné et de sacrifices de la part de chaque athlète de l’embarcation. Andrea a pour sa part dû renoncer à quelque chose de très important pour elle : donner régulièrement du sang.

Tout en comprenant la nécessité de ce sacrifice pour ses performances sportives, elle détestait renoncer à une activité qu’elle pratiquait avec son père depuis l’adolescence, faisant un peu preuve du même esprit de compétition qu’elle démontre dans sa discipline sportive.

« Mon père et moi faisions des courses pour voir qui pouvait donner le sang le plus rapidement », raconte Andrea, dont le groupe sanguin est O positif. « Bien sûr, vous n’avez aucun contrôle sur la vitesse, mais c’était une chose amusante à faire en famille. »

Connaissez-vous votre groupe sanguin?

La tradition familiale se poursuit avec le père d’Andrea ainsi qu’avec son frère, un donneur de plaquettes engagé qui donne également du plasma. Son fiancé a également surmonté sa peur des aiguilles pour commencer à donner régulièrement à sa place. En novembre, Andrea a eu le plaisir de faire un don de sang à son tour, car son programme d’entraînement était moins chargé à ce moment-là.

Elle a publié un message à propos de ce don sur les médias sociaux. C’était une façon de faire une bonne action pour la communauté à la suite des inondations dévastatrices dans sa province natale, la Colombie-Britannique.

« Des gens m’ont répondu en me disant : “J’y suis allée aujourd’hui!” ou “J’ai vu ton message et ça m’a inspiré. Voici une photo de moi en pleine action”. C’est incroyable d’avoir un tel impact sur nos communautés », dit-elle.

Une personne sur deux pourrait donner du sang, du plasma ou des plaquettes. Une sur 81 le fait.


Les premiers jours de la pandémie ont été une nouvelle occasion de donner du sang

La dernière fois qu’Andrea a pu faire un don, c’était pendant une autre pause dans l’entraînement, une pause inattendue et déchirante. En mars 2020, quatre mois seulement avant le début des Jeux olympiques, la COVID-19 a entraîné la fermeture du centre d’entraînement de l’équipe.

« Nous avions pratiquement atteint notre but, et le monde s’est arrêté, se souvient Andrea. Ces femmes avec qui j’avais passé tous les jours, qui connaissaient l’ensemble de ma garde-robe de spandex, avec qui j’avais fait la guerre, étaient maintenant dispersées dans tout le Canada. »

À ce moment-là, le sort des Jeux était incertain. Seraient-ils reportés? Annulés? Andrea s’est démenée pour installer un gymnase de fortune dans le garage de ses parents et l’a orné de drapeaux canadiens, sans vraiment savoir ce qui allait se passer ensuite.

« Vous essayez de faire quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant : mettre sur pied une équipe olympique sur Zoom. Comment y parvenir? » dit-elle.

Son entraîneuse a commencé par s’occuper de la santé mentale de l’équipe. Elle les a fait se connecter les unes aux autres dans un nouveau groupe WhatsApp qu’elle a appelé Minds of Steel (un mental de fer).

« Je dois admettre qu’à ce moment précis, j’étais loin d’avoir un mental de fer, se souvient Andrea. Je ne voulais pas m’entraîner à distance. Je ne voulais pas désinfecter les produits que j’achetais à l’épicerie. Je voulais soit faire la course, soit dormir pendant mille ans! »

Le groupe a donc commencé petit. Les coéquipières l’utilisaient pour partager leurs chansons préférées, leurs intentions pour la journée, ou encore pour s’encourager à sortir marcher.

« Comme vous pouvez l’imaginer dans un groupe de femmes compétitives, nous avons commencé assez rapidement à nous lancer des défis, raconte Andrea. À quelle vitesse pouvez-vous boire un demi-litre de boisson protéinée? Combien de temps pouvez-vous retenir votre respiration? Ce genre de petits défis amusants. »

« Et quelque part entre effectuer des sauts de grenouille (burpees) en robe de bal de taffetas et sortir les poubelles en portant son chapeau le plus extravagant, nous avons en quelque sorte trouvé un moyen de revenir à la normale. »

Pendant cette période, Andrea a également donné du sang quand elle le pouvait. Tout comme les activités qu’elle partageait avec ses coéquipières, ce geste a contribué à renforcer sa santé mentale durant cette étrange période d’isolation.

« Les athlètes sont des êtres d’action. Nous voulons agir, sortir de chez nous, aider d’une manière ou d’une autre. Mais comment faire quand on doit rester à la maison pour le bien de tous? demande-t-elle. En donnant du sang, j’avais l’impression de contribuer. »

Olympic gold medallist Andrea Proske in Team Canada jacket in front of Olympic rings in Tokyo


Andrea Proske, 35 ans, faisait partie de l’équipe féminine d’aviron qui a remporté la médaille d’or olympique à l’épreuve du huit de pointe à Tokyo en juillet 2021.

« Donner du sang fait de moi une meilleure personne »

Dans la discipline sportive d’Andrea, les courses se gagnent et se perdent en quelques fractions de seconde, y compris la course pour la médaille d’or réalisée par son équipe en juillet 2021.

« Pour atteindre l’excellence, il faut examiner toutes les petites choses qu’on peut améliorer », explique-t-elle.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières. C’est une philosophie explorée dans l’un des livres préférés d’Andrea, Atomic Habits, de James Clear. Le livre débute par le récit de la façon dont un entraîneur de cyclisme en Grande-Bretagne, Dave Brailsford, a utilisé la stratégie qu’il appelle « le cumul de gains mineurs » pour transformer une équipe d’athlètes ordinaires en champions du monde.

Cette stratégie peut également s’appliquer à la vie en général, bien au-delà de la compétition olympique. S’efforcer constamment d’être un tout petit peu meilleure, ou d’aider un peu plus, y compris en donnant du sang quand elle le peut, telle est la recette d’Andrea pour une vie heureuse, productive et bien remplie.

En fait, elle espère pouvoir prendre un autre rendez-vous pour donner du sang à la fin février et inciter d’autres athlètes qui ne s’entraînent pas intensément toute l’année à envisager de devenir eux-mêmes des donneurs de sang.

« Donner du sang, donner de mon temps ou contribuer à la vie de la communauté fait de moi une meilleure personne, affirme-t-elle. Cela me rend plus connectée et me donne l’impression d’avoir contribué à quelque chose de plus grand en dehors de ma carrière. C’est pour ça que je le fais. »

Share this story

ShareTweetShare

Sur le même sujet