Ce père de famille en C.-B. est « à jamais reconnaissant » pour les dons de sang et de cellules souches
Pendant des années, Greg Duerksen avait secrètement craint de mourir jeune. Puis, en pleine pandémie, des donneurs lui ont permis de vaincre une leucémie.
Au printemps 2020, Greg Duerksen voyait sa carrière évoluer de manière palpitante. Cadre commercial de Qualicum Beach en C.-B., il était en train de lancer une jeune pousse qui allait bâtir des centres de données et utiliser de l’énergie renouvelable pour miner des bitcoins.
Aussi a-t-il été complètement sous le choc lorsqu’une analyse de sang de routine a révélé qu’il souffrait d’une leucémie aiguë myéloblastique (LAM) — un cancer qui se caractérise par la production par la moelle osseuse d’un grand nombre de cellules sanguines anormales.
« Ma vie a basculé », explique cet homme de 45 ans, père de deux enfants et ancien pompier volontaire. « À partir de ce jour-là, je me suis réveillé tous les matins, prêt à combattre et à vaincre la leucémie. »
Après des cycles de chimiothérapie et de multiples transfusions de sang et de plaquettes, Greg avait besoin d’une greffe de cellules souches pour survivre. Les cellules souches, plus particulièrement les cellules souches sanguines, sont des cellules immatures qui peuvent se transformer en n’importe quelle cellule circulant dans le sang. Elles peuvent être utilisées pour traiter plus de 80 maladies et troubles du sang. Cependant, pour qu’une greffe de cellules souches soit couronnée de succès, le donneur et le receveur doivent avoir un profil génétique compatible.
Comment donner du sang ou des plaquettes?
Comment donner des cellules souches?
Greg Duerksen, âgé de 45 ans, et sa femme Lisa, âgée de 43 ans, sont mariés depuis près de 20 ans. Il y a un an, Greg a dû recevoir une greffe de cellules souches à Vancouver pour traiter sa leucémie aiguë myéloblastique. Grâce aux personnes ayant donné leur sang et à un donneur de cellules souches, il est aujourd’hui en rémission et peut de nouveau faire ce qu’il aime avec sa famille.
ans la famille de Greg, personne n’était compatible. Il était l’un des patients canadiens parmi des centaines qui non seulement ont besoin d’une greffe de cellules souches pour survivre, mais doivent aussi compter sur la générosité d’un parfait inconnu. Ces patients se tournent vers le Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang qui dispose d’une base de données de plus de 440 000 donneurs bénévoles sains ainsi que de liens avec des registres similaires dans le monde entier.
S’inscrire en ligne au registre de donneurs de cellules souches, c’est facile
Les patients autochtones, noirs ou d’origine asiatique, sud-asiatique, hispanique ou mixte rencontrent plus de difficultés à trouver des donneurs de cellules souches compatibles. Seuls 33 % des donneurs potentiels dans le registre appartiennent à ces groupes ethniques, alors que les 66 % restants sont de race blanche — une statistique que le registre s’efforce de changer pour représenter davantage la diversité de la population au Canada.
Connaissant les statistiques et les parcours difficiles de patients, Greg est conscient de la chance qu’il a eue de trouver un profil compatible (plus de détails ci-après).
« Je sais qu’il est bien plus facile de trouver des cellules souches compatibles pour un homme blanc d’âge moyen comme moi que pour des personnes d’origines mixtes ou appartenant à d’autres groupes ethniques, explique-t-il. C’est pourquoi j’encourage toutes les personnes admissibles de toute origine ethnique à se joindre au registre pour nous donner à tous une chance égale de lutter contre la maladie. »
« J’ai désespérément besoin d’un donneur noir. »
Parcours d’une donneuse de cellules souches autochtone
Comment la famille et les amis de Greg l’ont aidé à se battre : #punchIt
Dès le premier jour, Greg était déterminé à lutter contre son cancer et il avait une armée de combattants derrière lui. Sa femme Lisa et leurs enfants Paige et Aiden étaient dévoués à prendre soin de lui, et ses amis et d’autres membres de sa famille se sont mobilisés pour collecter des fonds et prier pour eux. Nombreux également sont ceux qui ont donné du sang ou des plaquettes en l’honneur de Greg et ont œuvré pour multiplier les inscriptions au registre de donneurs de cellules souches.
Toutefois, comme Greg est tombé malade en plein milieu de la pandémie de COVID-19, ses médecins devaient respecter les mesures strictes mises en place par la province afin d’assurer la sécurité de tous. Pendant les près de trois mois qu’il a passés au Vancouver General Hospital début 2020, Greg ne pouvait pas voir sa famille ou ses amis en personne. Pour rester en contact avec eux, il a commencé à tenir un journal régulier sur Facebook, avec le mot-dièse #punchit.
Ses proches ont utilisé ces nouvelles régulières sur Facebook pour lancer une campagne d’information sur le fonctionnement des greffes de cellules souches et sur la nécessité d’avoir beaucoup plus de donneurs qui s’inscrivent au registre. Ils ont créé des tee-shirts avec le slogan #punchit qu’ils ont vendus pour collecter des fonds pour les dépenses médicales de Greg.
Pendant toute cette période, Dave Ramsey, un ami de Greg, s’est associé aux enfants de ce dernier pour l’encourager et mobiliser d’autres personnes afin de le soutenir d’une manière des plus créatives.
« Pendant mon hospitalisation, Dave est venu tous les jours pour écrire des messages inspirants sur le sol du parc de stationnement, dit Greg. Au début, ses messages à la craie étaient une façon de me montrer son soutien, sachant qu’il ne pouvait pas venir à l’hôpital du fait des restrictions liées à la COVID-19. Mais très vite, ils sont devenus des sources d’inspiration pour de nombreux patients qui ne pouvaient pas non plus voir leurs propres familles et amis. »
Paige Duerksen, âgée de 13 ans, et son frère Aiden, âgé de 12 ans, ont dessiné des messages à la craie pour encourager leur père et remercier les travailleurs de la santé du Vancouver General Hospital où Greg Duerksen était traité pour une leucémie aiguë myéloblastique en 2020. Greg a reçu une greffe de cellules souches il y a un an et est en rémission.
Greg se souvient que le personnel de l’hôpital attendait toujours avec impatience les dessins de Dave à la craie. Même les patients d’autres étages ont commencé à y prêter attention et ces dessins leur remontaient également le moral. Le journal de Greg sur Facebook a aussi continué à motiver d’autres personnes.
« Du fait de mes récits sur Facebook, plusieurs membres du personnel infirmier sont venus me voir pour me dire combien ma personnalité et ma volonté avaient changé quelque chose pour eux, explique Greg. Il s’ensuivait toujours des larmes et de l’appréciation pour notre campagne #punchit. »
Des donneurs de sang et de cellules souches ont permis à Greg de vaincre sa « peur latente » de mourir jeune
Greg a eu 44 ans le 1er août 2020, juste après avoir fini la chimiothérapie et alors que commençait son attente pour une greffe de cellules souches compatibles. C’était un jalon qui revêtait une réelle importance.
« Mon père est décédé à 43 ans, peu de temps avant son 44e anniversaire, raconte Greg. Il avait une tumeur cancéreuse au cerveau qui l’a emporté bien trop tôt. Mais je me souviens de lui comme d’un père aimant, un fervent pasteur chrétien et un homme de grande valeur morale. »
Greg se rappelle également que son père rêvait de partir tôt à la retraite pour aller explorer le monde. De fait, il n’a même pas eu la chance de voir ses trois enfants devenir adultes. Alors que Greg était dans son lit d’hôpital, il a réalisé qu’il avait le même âge que son père quand il est décédé.
« Tout au fond de moi, j’ai toujours pensé que je n’atteindrai pas 44 ans, explique-t-il. Cette peur latente est la raison pour laquelle j’ai toujours choisi de profiter au maximum de chaque jour de ma vie. »
Ainsi, Greg s’est senti très chanceux lorsque, quelques jours après son anniversaire, l’hôpital l’a informé que le Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang avait trouvé un donneur compatible pour lui. Il pouvait recevoir une greffe de cellules souches d’un donneur international. Cette nouvelle l’a motivé pour continuer à se battre.
« Il y a de nombreux moments où ma vie aurait pu facilement être écourtée, dit-il. J’ai eu un terrible accident de voiture qui a détruit deux voitures, une séance de plongée prolongée dans des eaux peu profondes qui a entraîné une hospitalisation au Mexique, des accidents d’avion évités de peu, une infection par des œstres, des intoxications alimentaires, et maintenant une leucémie. »
« J’étais prêt à dépasser mes peurs et à me réjouir des 44 années suivantes. »
Greg Duerksen (à gauche) a reçu un diagnostic de leucémie aiguë lymphoblastique en plein milieu de la pandémie de COVID-19 l’année dernière. Il dépendait de transfusions de sang et de plaquettes pour rester en vie jusqu’à sa greffe de cellules souches en octobre 2020. Sa famille l’a aidé à mener une campagne efficace pour encourager les gens à donner du sang et des plaquettes et à s’inscrire au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang.
Reconnaissant envers les donneurs de sang et de cellules souches
Greg aime faire œuvre utile depuis qu’il est adolescent. Il a commencé à faire des dons de sang dès qu’il est devenu admissible et a souvent fait des dons en argent à la Société canadienne du sang. En 2020, c’est lui qui a eu besoin de transfusions sanguines; c’était à son tour d’être reconnaissant envers les donneurs.
Un donneur de cellules souches : « Contribuer à sauver une vie est un incroyable privilège »
Un don de cellules souches apporte de la joie à une donneuse et de l’espoir à un patient
Au moment où Greg a appris que sa greffe de cellules souches allait avoir lieu mi-octobre 2020, il avait déjà reçu des dizaines de transfusions sanguines. La greffe a été couronnée de succès, même s’il se sentait faible après la procédure et n’était pas en mesure de continuer de donner des nouvelles régulières sur Facebook. Par ailleurs, il a fallu adapter une tradition familiale du coucher.
« Depuis que mes enfants sont nés, j’ai toujours pris le temps de leur souhaiter une bonne nuit tous les soirs, quoi qu’il arrive, où que je sois dans le monde, dit-il. C’est une question de fierté personnelle. Mais quand je ne pouvais pas parler après ma greffe, c’étaient eux qui me disaient bonne nuit par le biais d’un appel vidéo. Cela me brisait le cœur, mais cela m’a aussi rendu infiniment reconnaissant pour ce don qu’est la vie. »
Un an après sa greffe de cellules souches, Greg affirme qu’il se porte « très bien ». Selon ses derniers calculs, il a reçu plus de 160 transfusions sanguines. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles il invite tous les Canadiens en ce temps des fêtes à prendre soin de leurs voisins en donnant du sang et des plaquettes et en s’inscrivant au registre de donneurs de cellules souches.
« Je ne peux imaginer un plus beau cadeau que celui de donner une unité de sang ou de faire un frottis buccal pour se joindre au registre, dit-il. Si je peux mettre quelques cadeaux amusants sous le sapin de Noël, c’est grâce à la bonté d’autres personnes et à leurs dons altruistes qui m’ont tout simplement sauvé la vie. »
Les dons de cellules souches sont essentiels à la survie de nombreux patients atteints de cancer. Dans l’esprit de cette période de partage, nous invitons toutes les personnes âgées entre 17 et 35 ans à s’inscrire au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang en demandant en ligne une trousse de frottis buccal pour les donneurs. Vous pouvez également soutenir les patients en prenant rendez-vous pour donner du sang, du plasma ou des plaquettes. Vous pouvez utiliser l’application DonDeSang, prendre rendez-vous sur blood.ca/fr ou appeler au 1 866 JE DONNE.