Des survivantes du cancer donnent du sang après leur guérison

Leur don aidera peut-être d’autres patients, car les composants sanguins sont importants dans le traitement du cancer

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12 avril 2021
Breast cancer survivors and dragon boat team members Vonnie Pope and Donna Jelly with paddles near the water.

Vonnie Pope (à gauche) et Donna Jelly, de Barrie (Ontario), sont donneuses de sang et membres d’une équipe de bateau-dragon composée intégralement de survivantes du cancer du sein.

Après s’être soutenues les unes les autres dans les moments les plus difficiles comme les plus joyeux du traitement contre le cancer du sein, des coéquipières de bateau-dragon se réunissent aujourd’hui pour aider les patients.

Les cinq femmes font toutes parties de Barrie’s Ribbons of Hope (les rubans de l’espoir de Barrie), une équipe de bateau-dragon constituée de survivantes du cancer du sein. Le 14 avril, elles se rendront toutes au centre de donneurs de la Société canadienne du sang à Barrie, en Ontario, pour donner du sang.

Ce sera la troisième visite de Vonnie Pope, l’organisatrice, depuis qu’elle a pu reprendre les dons de sang en octobre dernier. Depuis 2016, les donneurs ayant souffert de certains cancers sont admissibles au don du sang après cinq années de guérison complète. Même en pleine pandémie, Vonnie avait bien l’intention de marquer l’occasion au centre de donneurs.

A breast cancer survivor donates blood after cancer recovery.


Redevenue admissible au don du sang l’automne dernier après sa guérison du cancer, Vonnie Pope a pris rendez-vous à Barrie, en Ontario. Elle a été diagnostiquée d’un cancer du sein en 2014, mais a gagné son combat contre la maladie il y a plus de cinq ans.

« C’était incroyable », raconte Vonnie, mère de quatre enfants et grand-mère de huit petits-enfants. « J’étais tellement heureuse ce jour-là. »

Les dons de Vonnie et de ses coéquipières pourraient bien aider d’autres personnes luttant actuellement contre le cancer. En effet, les composants sanguins ont un rôle important dans le traitement du cancer. Certains patients ont besoin de transfusions de globules rouges, car leur cancer provoque des hémorragies internes. La chimiothérapie et la radiothérapie peuvent aussi endommager les cellules de la moelle osseuse (l’usine à cellules sanguines du corps), réduisant ainsi les taux de globules rouges et de plaquettes. Les transfusions sont alors indispensables. En outre, certains cancers, comme la leucémie et le myélome, apparaissent dans la moelle osseuse.

L’impressionnant parcours d’un don de sang

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Un premier don pour « les mauvaises raisons »

Vonnie s’amuse du fait qu’elle a donné son sang pour la toute première fois, il y a des années, pour « les mauvaises raisons » : son patron lui accordait du temps libre pour aller faire un don dans le centre-ville de Toronto.

« J’y allais parce que je voulais avoir deux heures pour le dîner et être avec tous mes collègues. Nous y allions dès que l’occasion se présentait », raconte-t-elle.

Mais l’habitude s’est installée. Lorsqu’elle est devenue maman, elle emmenait ses enfants aux rendez-vous, où ils patientaient en coloriant. Lorsqu’elle a reçu son diagnostic de cancer du sein en 2014, Vonnie avait fait plus de 90 dons et était impatiente d’atteindre le centième. Quelle ne fut pas sa déception en apprenant que le cancer lui volerait cette possibilité. À l’époque, les critères d’admissibilité n’avaient pas encore été changés, alors il y avait encore un âge limite pour le don de sang.

« On m’a dit que mon dossier serait retiré et que je ne pourrai plus jamais donner », se rappelle-t-elle.

Toutefois, Vonnie a rejoint Barrie’s Ribbons of Hope (les rubans de l’espoir de Barrie) quelques mois plus tard, pendant son traitement. Lors d’une rencontre de l’équipe, Donna Jelly, une des fondatrices, a annoncé avec joie que de nombreux survivants du cancer étaient désormais admissibles au don.

« Tout le monde m’a écoutée, mais Vonnie était particulièrement emballée », se souvient Donna, bénévole de longue date à la Société canadienne du sang, qui donnera aux côtés de Vonnie et de leurs coéquipières le 14 avril. « Elle a annoncé qu’elle ferait son don dès que ses cinq années seraient passées. »

« Il y a une vie après le cancer du sein »

Cinq années qui n’ont fait que renforcer la volonté de Vonnie d’aider les patients. En 2015, à la suite d’un diagnostic de lymphome, sa fille a eu besoin de transfusions sanguines dans le cadre de son traitement, qui a fonctionné.

« Je connaissais l’importance du don du sang auparavant, mais je pense que c’est à ce moment-là que j’ai vraiment compris. Je sais que quelqu’un a pris le temps de lui donner ce dont son corps avait désespérément besoin. Je suis heureuse que ma fille ait pu avoir accès à ces composants. », raconte-t-elle.

Vonnie et ses coéquipières sont conscientes des besoins des patients, et la vie leur rappelle régulièrement à quel point elle est fragile. « L’équipe a perdu deux de ses fondatrices dès la première année », explique Donna. Et depuis, le cancer en a emporté une autre. En novembre dernier, Vonnie a perdu une de ses amies proches, qui avait reçu son diagnostic à peu près en même temps qu’elle.

Mais ces femmes tirent aussi de l’espoir et de la force des liens qu’elles ont tissés. La pandémie les a empêchées de s’entraîner et de participer à des compétitions. Malgré tout, certaines d’entre elles se sont réunies fin mars sur Zoom avec Don McKenzie, le premier médecin qui a préconisé la pratique du bateau-dragon aux survivantes du cancer du sein. À cette occasion, elles ont levé leur verre, virtuellement, aux 25 ans de cette tradition canadienne qui a été adoptée dans le monde entier.

Donna voit le don de sang, véritable don de vie, comme une façon de se rendre utile en tant qu’équipe de survivantes.

« Nous avons pour mission de montrer au monde qu’il y a une vie après le cancer du sein », explique-t-elle.

Une vie qui se remplit vite de nouveaux objectifs à atteindre. Après chaque don de sang, Vonnie prend son prochain rendez-vous trois mois plus tard, bien déterminée à atteindre son 100e don, qu’elle pensait ne jamais pouvoir faire. Elle espère désormais y arriver au début de 2023, lorsque la pandémie aura disparu et que l’équipe pourra de nouveau se retrouver sur l’eau et en dehors.

« Nous ferons une grande fête, parce que nous le pourrons », déclare-t-elle.

De nombreuses personnes sont admissibles au don de sang après une période de cinq ans de rémission complète. Par leur don, les survivants peuvent aider d’autres patients, car les composants sanguins sont importants dans le traitement du cancer. Découvrez les critères d’admissibilité sur notre page L’abc de l’admissibilité, sous « cancer », ou appelez le 1 866 JE-DONNE (1-866-533-6663). Pour prendre un rendez-vous, allez à sang.ca/donner ou téléchargez l’application DonDeSang.

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