Mille mercis aux anciens donneurs qui reviennent donner en cette période difficile
Après 48 ans, le pasteur Kevin Cox est retourné donner du sang pour aider les patients pendant la pandémie de COVID-19.
Ce printemps, le pasteur Kevin Cox s’est vu confronté à l’angoisse grandissante de ses paroissiens en raison de la pandémie.
Après la fermeture de la charge pastorale de Newport (Nouvelle-Écosse) à cause des restrictions provinciales liées à la pandémie de COVID-19, Kevin commença à prononcer ses sermons dominicaux en ligne, en direct de la page Facebook de la charge. Il se rendit compte que ses paroissiens étaient préoccupés par la situation dans le monde et la durée du confinement, et qu’ils souhaitaient aider leur communauté.
« Que pouvons-nous faire? En temps de crise, c’est une question que nous nous posons constamment, explique Kevin. »
La réponse lui fut donnée lors d’une des allocutions quotidiennes de Justin Trudeau, au cours de laquelle le premier ministre appela les Canadiens à donner du sang pendant la pandémie.
« Je voyais que mes paroissiens se laissaient doucement envahir par la peur et qu’ils étaient préoccupés par le nombre de choses qu’ils ne pouvaient plus faire à cause de l’état d’urgence, ajoute-t-il. J’ai donc décidé que nous allions donner du sang. »
Et il prêcha par l’exemple. Il avait déjà donné son sang, une fois, il y avait près de 50 ans. C’était également à l’occasion d’une tragédie : son père, victime d’un accident à la ferme qui lui serait fatal, avait eu besoin de nombreuses transfusions de sang. Kevin avait tout juste dix-huit ans.
« Je m’étais toujours dit que, pour lui, j’irais donner du sang », continue Kevin.
Pour autant, retourner donner du sang n’a pas été facile pour Kevin, qui a dû surmonter sa peur.
Note à moi-même : lire la brochure!
Le premier don de sang de Kevin ne s’était pas bien passé et, selon lui, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même.
« J’aurais dû lire la brochure, plaisante-t-il. Le don en soi s’est bien passé, mais j’ai eu la bonne idée d’aller courir huit kilomètres après! Et ensuite, je suis allé étudier à la bibliothèque... »
À l’époque, Kevin était étudiant à l’Université de Western Ontario. Il était tellement préoccupé par ses études qu’il avait également oublié de manger.
« J’ai perdu conscience pendant trois heures quand j’étais à la bibliothèque, raconte-t-il. »
S’il avait lu la brochure que l’on remet à chaque donneur, il aurait su qu’après un don de sang, il faut éviter toute activité physique pour le reste de la journée, et qu’il faut prendre une collation ou un repas peu de temps après.
« C’était comme un appel »
Lorsque le 2 avril, Kevin franchit les portes du centre de donneurs d’Halifax, il fut agréablement surpris par les changements apportés depuis son premier don.
« Bien sûr, après près de 50 ans, je m’attendais à ce que le processus soit différent. J’ai trouvé la technologie très réconfortante. Le système revient de loin. Je m’attendais à un environnement médical, froid et expéditif, mais c’était tout le contraire. Le personnel était accueillant, chaleureux et professionnel. Le processus m’a paru sécuritaire du début à la fin et j’ai aimé pouvoir discuter avec d’autres personnes. »
Le dimanche suivant, lors de son sermon, Kevin fit part de son expérience positive en tant que donneur de sang. Il encouragea ses paroissiens à prendre rendez-vous pour aider les patients qui ont besoin de transfusions. Puis il promit lui-même de recommencer et de donner régulièrement son sang.
« C’est un acte altruiste qui ne présente aucun inconvénient. Si ça fait longtemps que vous avez donné du sang, je vous recommande vivement d’y retourner, conclut-il. Mon seul conseil : n’allez pas courir après... et lisez la brochure! »