Pour ce survivant d’une fusillade au volant, les donneurs de sang sont des héros

Brandon Peacock s’en allait se faire couper les cheveux lorsqu’il reçut trois balles destinées à une autre personne

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30 août 2022
Blood recipient in hospital

Les besoins en sang, en plaquettes et en plasma sont constants. Alors qu’un Canadien sur deux pourrait donner du sang, seul un sur 81 le fait. Cette année, nous devons recruter plus de 100 000 nouveaux donneurs pour répondre aux besoins des patients. Prenez rendez-vous maintenant à sang.ca ou avec l’application DonDeSang. Ensemble, nous sommes la chaîne de vie du Canada. 

Il y a deux ans, Brandon Peacock s’en allait chez le coiffeur quand sa vie bascula brusquement.  

C’était le mois de juin et les autorités avaient commencé à lever les restrictions prises lors de la première vague de COVID-19. Pour Brandon, aller chez le coiffeur symbolisait un certain retour à la normale. Mais, alors qu’un employé du salon de coiffure lui ouvrait la porte, des coups de feu retentirent. 

Brandon attrapa l’employé et ils se jetèrent tous les deux par terre afin de se protéger. C’est à ce moment que Brandon constata qu’il avait reçu trois balles : une dans la poitrine, une dans la jambe droite, près du genou, et une dans la jambe gauche. 

Des transfusions de sang, dont du sang O-, essentielles à sa survie

« Je me rappelle très bien ce moment. J’ai tout de suite su que j’avais été touché », raconte Brandon, qui apprit plus tard que la cible de cette fusillade était une personne assise sur un banc à proximité. 

« Bizarrement, j’ai immédiatement pensé à l’avenir et à ce que je ferais si je m’en sortais. Puis, quelqu’un m’a donné un téléphone pour que j’appelle ma mère, parce qu’il était possible que je ne survive pas. »  

Un policer qui se trouvait dans les parages se rendit immédiatement sur place. Brandon perdait beaucoup de sang des trois blessures, et en grande quantité de la blessure qu’il avait près du genou, à la jambe droite. Afin d’arrêter l’hémorragie, le policier compressa la blessure avec une serviette, puis réalisa un garrot. 

Fort heureusement, une ambulance arriva rapidement sur les lieux. La balle dans la jambe droite de Brandon avait atteint l’artère fémorale, le principal vaisseau acheminant le sang dans le bas du corps. L’ampleur de l’hémorragie rendait la situation alarmante et les ambulanciers lui prodiguèrent des soins d’urgence sur le trajet de l’hôpital. 

« J’étais quand même pas mal conscient et j’ai été impressionné par la rapidité avec laquelle les ambulanciers ont maîtrisé l’hémorragie, continue Brandon. C’est le genre de choses qu’on croit surréalistes jusqu’au moment où ça nous arrive. »  

Vingt-cinq minutes plus tard, Brandon était admis aux urgences et recevait sa première transfusion. Bien qu’il soit du groupe O+, on lui transfusa du sang O-, car celui-ci est compatible avec tous les groupes sanguins. Ce sang est essentiel en traumatologie, lorsque l’on doit faire des transfusions d’urgence et qu’on n’a pas le temps de vérifier le groupe sanguin des patients. Les donneurs de sang O- font donc partie intégrante des premiers secours. 

Pour l’aider à son arrivée aux urgences et à survivre à l’opération de huit heures qui s’ensuivit, Brandon dût recevoir trois transfusions en moins de 24 heures. En effet, il avait perdu quatre litres de sang, alors que le corps humain renferme, en moyenne, cinq litres de sang.  

« Personne ne croit qu’une chose pareille puisse lui arriver. C’est évident que je serais mort si je n’avais pas reçu toutes ces transfusions. » 

 

blood bag icon

Comment faire pour connaître son groupe sanguin?

Nous déterminons le groupe sanguin de chaque donneur lors du premier don (sang, plasma ou plaquettes). Cette information est ensuite disponible sur la page d’accueil de l’application DonDeSang ou sur le tableau de bord de votre compte en ligne. Pour connaître votre groupe sanguin, prenez rendez-vous dès aujourd’hui pour faire un don, à sang.ca/compte.


Après sa remarquable guérison, Brandon a eu envie d’aider les autres  

Pendant sa convalescence, les médecins avaient pris soin de prévenir Brandon qu’il n’était pas encore sorti d’affaire et qu’il était possible qu’on lui ampute la jambe droite. Mais étant dans la vingtaine et actif, Brandon avait bon espoir qu’avec une attitude positive et une bonne équipe médicale, il pourrait s’en sortir. 

blood recipient in hospital

Victime d’une fusillade, Brandon doit la vie aux donneurs de sang et aux soins exceptionnels qu’il a reçus.

Le dénouement tant attendu arriva enfin. Au bout de deux semaines, Brandon put retourner chez lui et commencer la rééducation. Et c’est avec persévérance et une bonne routine de renforcement musculaire et d’exercices de mobilité qu’il put, quatorze mois plus tard, participer à son premier marathon. 

« On m’avait dit qu’il était possible que je perde ma jambe, au lieu de ça, je me suis mis dans la tête de participer à un marathon. J’ai fait tout ce qu’il y avait à faire pour mettre toutes les chances de mon côté. »

blood recipient rehabilitates injury after trauma

En raison des restrictions liées à la COVID-19 mises en place pendant l’été 2020, Brandon a dû faire la plus grande partie de sa rééducation chez lui, avec l’aide d’un physiothérapeute.

Pendant sa convalescence, Brandon s’est lié avec d’autres victimes d’accidents, ce qui lui a permis de noter un problème récurrent : la rééducation et le soutien psychologique ne sont pas accessibles ni abordables pour tous. Il a donc décidé de créer un organisme caritatif qui facilite l’accès des victimes à des programmes de rééducation. 

Sauvé et inspiré par les donneurs de sang

De plus, ayant survécu à la fusillade grâce aux donneurs de sang, Brandon a ressenti qu’un puissant lien l’unissait désormais à la Société canadienne du sang. Fin 2021, le destin lui sourit quand il vit une offre d’emploi pour aider au recrutement de donneurs au sein de l’organisation. 

« J’avais l’expérience requise pour le poste, mais ce qui m’a vraiment motivé à envoyer ma candidature, c’est le désir de changer les choses, d’être à l’avant-scène et d’encourager les gens à donner du sang et à sauver des vies. » 

Et c’est ainsi qu’en janvier 2022, Brandon rejoignit la Société canadienne du sang en tant que responsable de développement communautaire. Son rôle consiste principalement à sensibiliser la population et les organisations partenaires à l’importance des produits sanguins, mais ce qu’il aime plus que tout, c’est remercier les donneurs.  

« Je fais tout mon possible pour aller remercier les donneurs et leur raconter mon histoire. Je suis très intéressé par les donneurs qui sont du même groupe sanguin que moi ou qui sont O-, et je me demande souvent si c’est leur sang que l’on m’a transfusé en juin 2020. » 

Aujourd’hui, Brandon est totalement tiré d’affaire et il encourage ses amis et sa famille à donner du sang. Il a également l’intention de devenir un donneur bientôt.

blood donors in Ottawa

Brandon, qui est maintenant responsable du développement communautaire à la Société canadienne du sang, à Ottawa (Ontario), a encouragé ses amis à faire leur premier don de sang.​​​​​​

« Ce n’est pas pour rien si nous sommes la chaîne de vie du Canada. Même si on ne s’en rend pas forcément compte au quotidien, nous faisons réellement le lien entre les donneurs et les receveurs. »  

« Mais, moi, en tant que receveur, j’y pense tous les jours. Si je suis toujours vivant, c’est grâce aux donneurs. Si mes parents ont toujours leur fils, c’est grâce aux donneurs. Si mon frère et ma sœur ont toujours leur frère, c’est grâce aux donneurs. Aucun mot n’est assez fort pour exprimer la reconnaissance que j’ai envers eux. »

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