Nous analysons le petit échantillon de vos cellules buccales pour en définir les caractéristiques génétiques
Au moment où vous lisez ces lignes, des centaines de personnes au Canada sont en attente d’une greffe de cellules souches pour survivre. Or celle-ci n’est possible qu’avec un donneur compatible.
Vous êtes déjà inscrit au registre de donneurs de cellules souches ou vous envisagez de le faire? Ce qui suit devrait vous intéresser : vous y apprendrez comment nous établissons les compatibilités, et pourquoi nous avons besoin de renseignements sur votre santé.
Après l’inscription au registre, la première étape consiste à réaliser ce qu’on appelle un « frottis buccal ». Au moyen des cotons-tiges fournis dans la trousse d’inscription offerte, la personne inscrite peut facilement prélever un petit échantillon de ses cellules en frottant l’intérieur de ses joues. La Société canadienne du sang analyse ensuite l’ADN de ces cellules pour en déterminer les caractéristiques.
« On ne vérifie pas toute la carte génétique des personnes inscrites », explique le médecin Matthew Seftel, services de laboratoire médical et cellules souches de la Société canadienne du sang. « On se penche seulement sur ces quelques gènes qui codent le système des antigènes leucocytaires humains, ou HLA. »
Pour analyser les cellules prélevées lors du frottis buccal et en caractériser le type HLA, on utilise un processus appelé « réaction en chaîne par polymérase », ou PCR. Il s’agit de la même technique utilisée pour dépister la COVID-19 dans de petits échantillons biologiques.
« Une toute petite quantité d’ADN suffit pour analyser les antigènes HLA, de la même manière que quelques mucosités de vos narines suffisent pour détecter la signature génétique du virus à l’origine de la COVID-19 », explique le Dr Seftel.
Plus les antigènes HLA du donneur et du receveur coïncident, mieux c’est. Lorsqu’on est en présence d’une compatibilité optimale, de nouvelles cellules sanguines saines peuvent se développer chez le receveur après la greffe. Cela permet également de réduire le risque d’une grave complication post-greffe, à savoir le greffon contre l’hôte, qui survient lorsque les cellules souches du donneur attaquent celles du patient, qu’elles perçoivent comme un corps étranger.
Lors du processus d’inscription, le candidat au don consent à ce que les résultats de son test HLA soient ajoutés à la base de données du Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang. Les échantillons de frottis buccal ne sont pas utilisés pour d’autres tests; ils sont éliminés de façon sécuritaire conformément aux règlements provinciaux et fédéraux sur les déchets biomédicaux.
Les étapes préalables au don de cellules souches
Pour trouver des donneurs ayant un typage HLA compatible avec celui des patients, les centres de greffe font une recherche dans la base de données du registre. Seul le numéro associé à la personne inscrite leur est visible. Si vous êtes compatible avec un patient, il est alors probable que le centre de greffe nous demande de vous contacter pour un don de cellules souches.
Si nous vous contactons, c’est peut-être que vous êtes le seul donneur compatible avec le patient. C’est alors normal que vous soyez à la fois ravi et nerveux, et nous sommes là pour vous accompagner à chaque étape du processus. Nous commencerons par vérifier si vous êtes toujours disposé à donner des cellules souches, et nous répondrons à toutes les questions que vous pourriez avoir.
Si vous êtes toujours disposé au don, nous vous demanderons de répondre à quelques questions d’ordre médical, puis de vous rendre à l’un des centres de la Société canadienne du sang (ou à une clinique de proximité) pour faire une prise de sang qui permettra de détecter la présence d’éventuelles infections. Nous enverrons également vos échantillons de sang au centre de greffe pour qu’il puisse confirmer votre compatibilité HLA avec le patient.
Il peut se passer plusieurs mois avant que le centre de greffe ait effectivement besoin de votre don de cellules souches. Il devra peut-être analyser plus d’un donneur potentiel pour s’assurer de la meilleure compatibilité qui soit. Il se peut aussi que l’état de santé du patient change et que la greffe de cellules souches ne soit plus une option.
Si votre candidature est retenue, vous devrez passer un examen médical complet à l’hôpital où vous ferez votre don de cellules souches. Un intervenant-pivot ou une intervenante-pivot vous accompagnera tout au long du processus.
À part le frottis buccal, les autres tests ne sont requis que si vous êtes compatible avec un patient et que vous êtes toujours disposé à donner au moment où on vous appelle.
Lorsque vous êtes inscrit au registre de la Société canadienne du sang et que vous faites un don de cellules souches, vos renseignements personnels ne sont pas transmis au receveur. Donneurs et receveurs ne peuvent être mis en contact que s’ils sont tous les deux d’accord; et même dans ce cas, aucun renseignement identificatoire ne peut être transmis durant l’année suivant la greffe. Par ailleurs, si le receveur ne réside pas au Canada, les règles de son pays peuvent modifier les conditions de la rencontre.
Les donneurs comme les receveurs ont toujours le choix de rester anonymes.
Un registre de donneurs de cellules souches plus varié nous permet de sauver plus de vies
Les caractéristiques HLA sont héréditaires, ce qui explique que certains patients ont la chance de trouver des cellules souches compatibles chez un membre de leur famille. Pour les frères et sœurs, on estime à environ une chance sur quatre la probabilité qu’il y ait une compatibilité idéale. Pour tous les autres patients, le registre de donneurs de cellules souches est le seul espoir.
Les types HLA sont similaires chez les personnes ayant des ancêtres communs. Un patient a donc de meilleures chances de trouver un candidat au don compatible parmi les personnes de même origine ethnique.
« Ces associations HLA remontent aux migrations et aux regroupements des peuples au fil des millénaires, explique le Dr Seftel. Par exemple, certains types HLA communs se retrouvent plus fréquemment chez les personnes originaires d’Afrique ou du Sud-Est asiatique. »
Un registre de donneurs de cellules souches plus important et plus varié permet de sauver davantage de vies. Actuellement, seul un tiers des donneurs inscrits sont des personnes d’origine autochtone, asiatique, sud-asiatique, hispanique, noire ou métisse, ce qui signifie que les patients de ces origines peuvent avoir du mal à trouver un donneur compatible.
L’inscription est ouverte aux personnes âgées de 17 à 35 ans. Après votre inscription, on peut vous appeler à tout moment jusqu’à vos 60 ans. Alors n’oubliez pas de nous prévenir si vos coordonnées changent. Si vous avez déjà donné du sang, du plasma ou des plaquettes et que vous avez un compte de donneur, il vous suffit de vous connecter pour modifier les informations figurant à la section « Votre profil ».