« Quand ça va mal, il faut aider les gens. »

Faites connaissance avec Chris Peters, une infirmière immatriculée du centre de donneurs de Moncton.  

Inspiration
29 avril 2020

« Venir au travail est parfois régénérant. Oui, on ressent parfois une fatigue émotive, mais ça nous régénère. »

“Coming to work is cleansing sometimes. Sometimes it’s emotionally tiring, but it’s also cleansing”

D’ici la fin de la pandémie de COVID-19, nous vous présenterons des employés qui continuent de travailler sur la ligne de front. Chris Peters, une infirmière immatriculée, travaille au centre de donneurs de la Société canadienne du sang à Moncton, au Nouveau-Brunswick.

Je suis à la Société canadienne du sang depuis près de cinq ans. J’ai commencé comme bénévole et j’ai adoré ça. Ma fille travaille ici, elle aussi, mais elle est en congé de maternité en ce moment. C’est elle qui m’a dit qu’ils étaient à la recherche d’une infirmière immatriculée.

L’une des choses que je trouve les plus difficiles pendant cette pandémie, c’est d’être loin de la famille de ma fille, de mon petit-fils de seize mois. Si mon mari et moi n’avions pas à sortir pour travailler, nous aurions tous emménagé ensemble. Mais il était impensable que je ne vienne pas travailler. Quand ça va mal, il faut aider les gens. Pour moi, quand tu deviens infirmière, ça fait partie du contrat.

« Je viens ici pour les donneurs. »

Le plus difficile au travail en ce moment, c’est de gérer le trafic, toujours s’assurer qu’il y a suffisamment de distance entre les donneurs, ce qui vaut aussi pour le personnel. C’est notre travail de se corriger les uns les autres, tout en le faisant gentiment. Les gens ont tendance à oublier. Il y en a qui aiment vous toucher quand ils vous parlent, qui n’ont aucune notion d’espace personnel. Il m’arrive de devoir reculer quand quelqu’un me parle. La nature humaine est ce qu’elle est. Nous sommes tous différents.

Je viens ici pour les donneurs. Tout le monde a besoin d’un chèque de paie, mais j’aime profondément les donneurs. Ceux que je rencontre ces temps-ci sont des gens qui ne sont pas venus depuis longtemps. Ils reviennent pour différentes raisons. Aujourd’hui, j’ai eu un monsieur dont la fille est infirmière aux soins intensifs, à Ottawa. Il a probablement voulu donner du sang à cause de ce que sa fille fait en ce moment. Il m’a remerciée de ce que je faisais et était très émotif. Il est probablement mort d’inquiétude pour sa fille.

« Il faut voir le positif. »

Venir au travail est parfois régénérant. Oui, on ressent parfois une fatigue émotive, mais ça nous régénère, non? Il faut voir le positif. Ce que les donneurs font en ce moment est extraordinaire. Ils nous remercient de garder le centre de donneurs ouvert. On n’en revient pas qu’ils nous remercient. Ils apprécient ce que nous faisons autant que nous apprécions ce qu’ils font. Pour certains, sortir de la maison pour venir ici est une bénédiction.

Ce que je fais pour prendre soin de moi? Je vais souvent marcher. J’en ai besoin. J’essaie d’aller marcher sitôt que j’arrive à la maison. J’enlève mon uniforme, je me douche et je vais marcher au moins 35 minutes, du moins j’essaie. Et quand je rentre à la maison, je mets mon cerveau à « off ». Je regarde des comédies à la télé.

Nous sommes quatre infirmières immatriculées au travail et nous sommes trois à avoir des petits-enfants que nous ne pouvons pas voir. Nous parlons de nos petits trésors sans arrêt. Je pense que c’est thérapeutique pour nous.

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