Donner au suivant grâce au don de sang de cordon
Comme la plupart des parents, Jessica s’est promis qu’elle ferait l’impossible pour que sa petite fille grandisse heureuse et en santé.
Même si Jessica est la mère d’Abigail, il est peu probable qu’elle pourrait lui donner des cellules souches si jamais la fillette de neuf mois tombait malade et avait besoin d’une greffe. Pourquoi? Parce que Jessica est Blanche et qu’Abigail est d’origine mixte.
Lorsqu’il est question de cellules souches, les greffes ont beaucoup plus de chances de réussir quand le donneur et le receveur appartiennent au même groupe ethnique. Il y a donc peu de chances que Jessica soit compatible avec Abigail, qui est à moitié Afro-Caribéenne.
Seulement 31 % des personnes inscrites au registre de donneurs de cellules souches du Canada font partie de minorités ethniques. Cela signifie que trouver un donneur compatible est beaucoup plus difficile pour des gens comme Abigail, ses deux grands frères et les millions d’autres Canadiens d’ascendances multiethniques.
Il est beaucoup plus facile de faire un jumelage lorsque les cellules souches proviennent de sang de cordon.
Pourquoi? Parce qu’avec les cellules souches de sang de cordon, il n’est pas nécessaire que la compatibilité soit parfaite. Autre avantage, le risque de rejet est moins élevé qu’avec les cellules souches d’autres sources. Le fait d’avoir une banque de sang de cordon diversifiée sur le plan ethnique augmente les chances de trouver un donneur pour les patients qui ont besoin d’une greffe.
C’est d’ailleurs ce qui a décidé Jessica à faire don du sang du cordon ombilical d’Abigail : savoir qu’en faisant ce don, elle augmenterait les chances de sauver la vie de ses enfants si jamais ils avaient besoin d’une greffe de cellules souches.
LE SAVIEZ-VOUS? En 2011, la Société canadienne du sang a lancé Pour tous les Canadiens, une campagne de financement destinée à la création d’une banque publique nationale de sang de cordon ombilical pour les centaines de patients qui attendent une greffe de cellules souches. La campagne a atteint son objectif de 12,5 millions de dollars et la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang est maintenant opérationnelle. La qualité et la diversité ethnique des unités de sang de cordon que recueillent les quatre hôpitaux partenaires font de la banque canadienne l’une des meilleures au monde. |
À la naissance d’Abigail, en février 2019, Jessica a donné le sang du cordon ombilical de sa fille à la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang pour « donner au suivant » et augmenter les chances de trouver un donneur pour les personnes d’origine mixte.
Jessica n’en était pas à son premier don; elle a également donné le sang de cordon de son fils, né en 2015 au campus Général de L’Hôpital d’Ottawa, l’un des quatre hôpitaux du pays qui recueillent le sang de cordon.
« Je sais que si l’un de mes enfants avait un jour besoin d’une greffe [de cellules souches], il y aurait un risque qu’on ne lui trouve pas de donneur, se désole Jessica. Il peut être difficile de trouver un donneur compatible pour une personne multiethnique; je voulais aider à changer les choses. »
« Je suis plus optimiste »
Jessica a trouvé son expérience tellement enrichissante qu’elle a décidé de devenir championne de la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang. Chaque fois qu’elle le peut, elle renseigne les futures mères sur le processus et les encourage à s’inscrire au programme de don, insistant sur le fait que la Banque a besoin de donneuses de minorités ethniques.
Étant photographe professionnelle, Jessica rencontre régulièrement de nouveaux parents lors de séances photo de nouveau-nés. Elle amène souvent le don de sang de cordon dans les discussions et observe avec plaisir que de plus en plus de gens de tous les groupes ethniques participent au programme, ou du moins sont au courant qu’il existe maintenant une banque publique de sang de cordon.
« Je ne peux pas être sûre à 100 % que mes enfants auraient un donneur [de cellules souches] s’ils en avaient besoin d’un aujourd’hui, mais chose certaine, je suis plus optimiste que je ne l’aurais été il y a dix ans, affirme Jessica. La Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang nourrit l’espoir. »
Les statistiques confirment que Jessica a raison d’être optimiste.
Le pourcentage de mères non caucasiennes qui consentent à faire don du sang ombilical de leur bébé est en hausse dans les quatre hôpitaux partenaires. Selon les données de 2018-2019, en moyenne 68 % de tous les dons recueillis proviennent de donneuses de minorités ethniques.
Ainsi, forte de son solide partenariat avec les hôpitaux de collecte et de son travail de recrutement et d’éducation financé par ses donateurs, la Société canadienne du sang a réussi à bâtir une banque de sang de cordon ombilical d’une diversité ethnique appréciable : 61 % des unités proviennent de donneuses non caucasiennes.
« Comme il peut être difficile pour les gens multiethniques de trouver un donneur compatible, plus il y a de donneuses d’origines diverses, mieux c’est. Honnêtement, il n’y a pas de raison de ne pas participer au programme, estime-t-elle. Vous ne jetteriez pas un cœur en parfait état si vous saviez que quelqu’un en a besoin pour une transplantation; pourquoi agiriez-vous différemment pour du sang de cordon? »
Grâce en partie à l’aide financière de donateurs, le Canada dispose maintenant de l’une des banques de sang de cordon les plus avancées au monde.
La Journée mondiale du sang de cordon et la Journée nationale de la philanthropie sont toutes les deux le 15 novembre.
S’inscrire au programme de don de sang de cordon et faire un don en argent sang sont deux moyens d’aider à sauver des vies. Pour en savoir plus, consultez le site Web de la Société canadienne du sang.