Profonde gratitude pour le soutien « hallucinant » des donneurs de plasma

31 mai 2024
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Plasma recipient standing next to wall outdoors covered with shrubbery

Un médicament fabriqué à partir du plasma de milliers de donneurs a permis à Marcel Lesage de survivre au syndrome de Guillain-Barré.

Dix ans après avoir été relégué aux soins intensifs et s’être retrouvé dans le coma du fait d’une maladie rare, Marcel Lesage ressent toujours un peu de douleur aux pieds en raison de lésions nerveuses. Toutefois, il ne s’en plaint pas. En fait, il semble plutôt l’apprécier, car cela lui rappelle qu’il doit faire preuve de reconnaissance. 

« Lorsque je me réveille le matin, la première chose que je fais c’est étirer mes pieds, » explique Marcel, qui habite à Barrie, en Ontario. « Pendant cet étirement, je me sens confortable et c’est comme si je ne pouvais pas croire que je suis en vie. » 

Marcel a survécu au syndrome de Guillain-Barré. Le système immunitaire des personnes atteintes de cette maladie auto-immune attaque les cellules nerveuses. Les cas les plus graves peuvent entraîner la paralysie ou même la mort. Le plasma, ce composant couleur paille du sang qui représente la majorité de son volume, est essentiel au traitement de cette maladie. Chaque dose du médicament que Marcel a reçu (des immunoglobulines intraveineuses ou IgIV) est fabriquée à partir du plasma de milliers de donneurs. 

Marcel ne savait pas qu’il avait reçu du plasma. Il était inconscient pendant son traitement et, de toute façon, l’IgIV est un liquide clair qui ressemble à bien d’autres médicaments que l’on retrouve sur un support à perfusion. Ce n’est que plusieurs années plus tard que son fils Jacob, un employé de la Société canadienne du sang, a fait le lien, ce qui a incité Marcel à consulter ses dossiers d’hôpital. Effectivement, il avait reçu de l’IgIV pendant cinq jours.  

Selon Marcel, c’était tout simplement « hallucinant » d’apprendre que, non seulement il avait reçu du plasma, mais des milliers de donneurs de plasma l’avaient aidé.  

Plasma recipient and his adult son close together and smiling next to brick wall outdoors
Le receveur de plasma Marcel Lesage, à droite, a participé avec son fils Jacob à une séance photo et vidéo pour la Semaine nationale du don de sang 2024.

Des médicaments essentiels à la longue route du rétablissement 

Chaque année, le syndrome de Guillain-Barré touche environ 1 personne sur 100 000. Il a frappé Marcel à une époque où il faisait beaucoup d’heures supplémentaires en tant que fabricant d’armoires, il s’inquiétait de ses finances et il tentait de se débarrasser d’un rhume tenace. Les personnes qui développent le syndrome de Guillain-Barré sont nombreuses à signaler avoir eu une infection dans les semaines précédentes. 

Pour Marcel, la première sonnette d’alarme fut la difficulté à accomplir des tâches simples. 

« Lorsque je suis rentré chez moi à la fin de ma journée de travail, j’ai tenté de remplir ma feuille de temps, mais je parvenais à peine à noter mon nom et mes heures de travail, » se rappelle-t-il. 

Il a attribué ce problème à la fatigue et à son rhume. Toutefois, son état s’est aggravé pendant la nuit. Il se souvient qu’il a presque foncé dans un mur en se rendant à la salle de bains le lendemain matin. Il a donc téléphoné à sa sœur, qui l’a fortement incité à se rendre à l’hôpital. Jacob, qui était à la maison ce jour-là, se rappelle que son père répétait sans cesse : « Je ne sens plus mes jambes! Je ne sens plus mes bras! Je ne peux plus bouger! Au secours! » 

Man in blue hospital gown in wheelchair with son standing next to him giving a thumbs up
Marcel Lesage, photographié en fauteuil roulant en compagnie de son fils Jacob, a survécu au syndrome de Guillain-Barré grâce à l’aide de donneurs de plasma. 

À son arrivée aux urgences de l’hôpital le plus proche, Marcel avait besoin d’un fauteuil roulant pour sortir du taxi. Au comptoir d’accueil, il pouvait à peine parler. Peu après, il cherchait son souffle. Une des dernières choses dont il se souvient avant de perdre connaissance est que quelqu’un a dit qu’il avait besoin d’une trachéotomie. 

La route du rétablissement fut longue. Marcel a passé deux mois entiers aux soins intensifs, dont environ la moitié dans un coma artificiel. Ont suivi deux autres mois à l’hôpital où il consacrait ses journées au réapprentissage de gestes comme s’asseoir, se lever, parler et écrire.  

Les donneurs de plasma ont fait toute la différence 

En tant que père célibataire de deux jeunes fils qui habitaient avec lui lorsqu’il est tombé malade, Marcel devait non seulement se rétablir, mais également être capable de reprendre son boulot de nature physique. Il est très reconnaissant envers les donneurs de plasma d’avoir rendu tout cela possible. Il est tout aussi reconnaissant de pouvoir maintenant savourer plusieurs petits plaisirs de la vie. 

« Grâce aux donneurs de plasma, je peux bouger. Je ne suis plus en fauteuil roulant. Je suis capable de travailler, déclare Marcel. Je ne suis qu’une personne ordinaire mais vaillante qui fait ce qu’elle doit faire. » 

Marcel fait maintenant de la course à pied et espère un jour faire un marathon. Il a pu se joindre à Jacob et sa petite amie, Rochelle, pour réaliser un vieux rêve : patiner sur le canal Rideau à Ottawa. Quelques années après cette photo, il a assisté au mariage de Jacob et Rochelle. Aujourd’hui, il s’apprête à devenir grand-père pour la première fois, car le frère aîné de Jacob, Zachary, attend un enfant qui doit naître en septembre. 

Plasma recipient, his son and daughter in law standing on the Rideau Canal ice in skates
Marcel Lesage a pu rayer « Patiner sur le canal Rideau » de sa liste de choses à faire avant de mourir, grâce en partie aux donneurs de plasma qui l’ont aidé à se remettre du syndrome de Guillain-Barré. 

Malgré qu’il soit impossible pour Marcel de remercier ses nombreux donneurs de plasma en personne, il peut facilement s’imaginer ce qu’il ferait s’il en rencontrait un. 

« Je serrerais sa main dans les deux miennes et je lui dirais "merci d’avoir fait ce que vous avez fait", dit-il. J’aurais sûrement les larmes aux yeux. » 


Merci à tous les receveurs qui ont partagé leur histoire pour souligner la Semaine nationale du don de sang 2024. Pour lire d’autres histoires et participer à notre célébration des donneurs, visitez sang.ca/NBDW.

 

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