Un bébé « surprise » fait la joie de ses parents et le sang de son cordon ombilical redonne de l’espoir aux patients
Le sang du cordon ombilical du petit Connor Morrell pourrait bien sauver une vie.
Connor Morrell n’a que deux semaines, mais il en a déjà fait voir de toutes les couleurs à sa famille.
« Étonnamment, j’ai découvert que j’étais enceinte au tout début de la pandémie seulement », raconte Trisha Crowder-Morrell, la mère de Connor.
« J’en étais déjà à 25 semaines! Pendant la semaine de relâche, alors que j’étais debout dans mon entrée, j’ai ressenti ce qui ressemblait à des coups. »
L’achat précipité d’un test de grossesse à la pharmacie confirme ses doutes : sa fille Chloe (cinq ans) et son fils Blake (10 mois seulement) allaient très bientôt avoir un petit frère ou une petite sœur. D’autres questions surgissent alors : comment se passerait la grossesse pendant une pandémie? En Ontario, la province natale de Trisha, tout fermait rapidement à mesure que la semaine de relâche avançait. Qu’en était-il de l’accouchement? Des inquiétudes toutefois mêlées de joie :
« J’avais une motivation tous les jours au réveil, raconte Trisha. Il s’agit d’un vrai miracle, car j’avais dû suivre des traitements de fertilité pour les deux premiers, alors cette grossesse était une surprise. C’était vraiment fou! »
Au début de juillet, Trisha Crowder-Morrell a donné naissance à son fils Connor et a fait don du sang du cordon ombilical à la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang.
Une troisième chance de donner du sang de cordon
Cette grossesse a été différente à bien des égards (comme la nécessité de porter un masque et des gants à chaque sortie), mais elle comportait un point commun important avec les grossesses précédentes : cette fois encore, Trisha allait de nouveau donner le sang de cordon de son bébé.
À la naissance d’un bébé, le sang qui se trouve dans le placenta et le cordon ombilical est riche en cellules souches qui peuvent sauver des vies. À l’instar des cellules souches prélevées dans la moelle osseuse ou le sang périphérique, celles du sang de cordon peuvent traiter plus de 80 maladies.
Le sang de cordon ombilical sauve des vies : récit d’une receveuse
La Société canadienne du sang recueille le sang de cordon et le stocke afin qu’il puisse être utilisé pour toute personne ayant besoin d’une greffe de cellules souches. Le prélèvement se déroule après la naissance du bébé et l’expulsion du placenta. Ainsi, il ne perturbe aucunement le travail ou l’accouchement. Lorsque les mères n’ont pas explicitement choisi de donner le sang de cordon de leur bébé pour qu’il serve aux patients ou à la recherche, il est éliminé comme un déchet médical.
Banque publique de sang de cordon de la Société canadienne du sang
« C’est très satisfaisant de savoir qu’on peut sauver une vie grâce à quelque chose que nous avons naturellement en nous », estime Trisha.
Trisha a entendu parler du don de sang de cordon grâce à une brochure à l’hôpital lors de sa première grossesse. Tous ses enfants sont nés à l’Hôpital Civic de Brampton, en Ontario, l’un des quatre hôpitaux canadiens dans lesquels les mères peuvent faire un don à la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang. Elle recommande fortement aux futures mères de donner le sang du cordon de leur bébé.
« À chaque fois, cela a été une expérience positive. Je n’ai jamais eu l’impression qu’on envahissait notre vie privée », affirme-t-elle.
Posée ici en compagnie de son époux, Gordon Morrell, Trisha Crowder-Morrell s’est inscrite pour donner le sang de cordon ombilical de tous ses enfants après leur naissance : Chloe (cinq ans), Blake (un an) et Connor, qui est venu au monde au début juillet 2020.
Après une interruption, la collecte du sang de cordon ombilical reprend
Si la province de l’Ontario amorçait son confinement au moment où Trisha découvrait sa grossesse, elle relançait ses activités lorsque Connor est venu au monde, le 8 juillet. D’ailleurs, le prélèvement du sang de son cordon ombilical comptait parmi les premiers effectués à la suite d’une interruption à l’échelle nationale causée par la pandémie.
Quelques jours plus tard, Connor a découvert sa maison, qui était bien remplie. Outre sa famille immédiate – ses parents, Trisha et Gordon Morrell, et les enfants, Chloe et Blake –, s’y trouvaient également d’autres membres de la famille, qui avaient emménagé pendant la pandémie : la grand-mère et les parents de Trisha, de même que son frère, sa belle-sœur et leurs deux enfants. Tous vivaient désormais sous le même toit.
Chloe Morrell tient son frère nouveau-né, Connor, dans ses bras. La mère de Connor a fait don du sang de cordon ombilical de son fils à la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang.
Trisha et Gordon disposent donc de toute l’aide nécessaire le temps de se réajuster à la vie avec un nouveau-né. La jeune Chloe a également très envie d’apporter son aide. À la maison pendant la pandémie, elle a souvent eu l’occasion de sentir les coups de pied de Connor dans le ventre de sa mère. Maintenant, elle veut changer ses couches.
« Elle pense que c’est une petite poupée », s’amuse Trisha.
Depuis son instauration en 2013, la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang a recueilli plus de 34 000 unités de sang de cordon auprès de mères volontaires en bonne santé à l’échelle du pays. Le prélèvement se déroule dans les hôpitaux participants à Ottawa, Brampton, Edmonton et Vancouver. Les femmes enceintes qui prévoient accoucher dans ces villes peuvent s’inscrire en ligne pour faire un don. Chaque don peut sauver une vie.