Favoriser l’ouverture aux autres
À l’occasion de la Fierté, Aiden Beattie réfléchit aux progrès réalisés par la Société canadienne du sang
En dix ans, Aiden Beattie a été témoin de nombreux changements au sein de la Société canadienne du sang, en particulier ceux qui ont été mis en œuvre pour faire du lieu de travail un endroit sûr, sain et respectueux, où chacun se sent inclus et soutenu.
« Pendant des années, lorsque des collègues me demandaient ce que je faisais les fins de semaine, je cachais certaines choses qui auraient révélé que j’étais gai, explique cet analyste en stratégie et en mise en œuvre dans le domaine des technologies de l’information. Quand j’ai commencé à être plus moi-même, plus ouvert et plus honnête par rapport à la personne que je suis, les gens n’en ont pas fait grand cas. Ils ont tous été chaleureux et solidaires. »
La diversité et l’inclusion sont essentielles pour assurer l’équité et l’égalité des Canadiens en matière de santé, quels que soient leur identité ou expression de genre, leur orientation sexuelle, leur spiritualité, leur origine ethnique, leur âge, leur handicap visible ou invisible, leur citoyenneté, leur statut socio-économique ou tout autre aspect qui les rend uniques.
Membre fondateur du groupe-ressource des employés LGBTQ+, Aiden a participé à la mise en œuvre de notre stratégie en matière de diversité, d’équité et d’inclusion au sein de l’organisation et parmi les divers intervenants.
« Les personnes de la communauté LGBTQ+ doivent souvent passer par l’étape de la sortie du placard, qui est une action délibérée. Ce n’est pas le cas des minorités visibles, explique Aiden. Je suis privilégié à bien des égards. Quand on se sent dans une position relativement sûre, c’est important de créer une atmosphère dans laquelle tout le monde est accepté, encouragé et célébré. »
L’engagement de la Société canadienne du sang à l’égard de la diversité, de l’équité et de l’inclusion a justement pour objectif premier d’appuyer et d’aider les personnes LGBTQ+ et les autres groupes sous-représentés. Les groupes-ressources des employés peuvent s’avérer efficaces dans la promotion du sentiment d’appartenance, de la dignité et de la justice, en invitant les employés à raconter leurs expériences et leurs points de vue à leurs collègues et aux dirigeants de notre organisation.
« Je sous-estimais le potentiel d’un groupe-ressource des employés, explique Aiden. Je doutais que je puisse avoir des points communs avec les autres membres, car j’ai toujours pensé que mon orientation sexuelle était l’un de mes aspects les moins intéressants. J’ai été surpris; en fait, parler avec d’autres personnes qui vivent la même chose a été une expérience vraiment marquante, mais aussi thérapeutique, d’une certaine façon. »
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Outre le groupe-ressource des employés LGBTQ+, la Société canadienne du sang a créé des groupes pour les employés qui ont des handicaps visibles ou invisibles, les employés noirs, autochtones ou de couleur, ainsi que pour les femmes occupant des postes à responsabilité.
Nous sommes la chaîne de vie du Canada, et à ce titre, nous prenons des mesures pour établir une base de donneurs et une main-d’œuvre qui reflètent de manière plus affirmée et équitable la diversité de la population canadienne :
- Susciter un changement de culture dans nos environnements et accroître, à l’interne, la sensibilisation dans ce domaine grâce à de nouveaux outils de formation axés sur le respect sur le lieu de travail et l’inclusion des personnes trans et LGBTQ+.
- Modifier notre logiciel pour élargir les catégories d’inscription des donneurs et ajouter un champ consacré à l’identité de genre, quel que soit le sexe attribué à la naissance.
- Mettre en place des questions d’auto-identification facultatives et anonymes à l’intention des chercheurs d’emploi afin de nous aider à découvrir les secteurs où nous pourrions améliorer le caractère inclusif de nos pratiques d’embauche et faire en sorte que chaque postulant dispose d’occasions équitables au moment de remplir la demande d’emploi.
- Appuyer dix-neuf projets de recherche qui étudient les critères d’admissibilité pour les donneurs et les processus de sélection afin d’accélérer la mise en place d’une sélection fondée sur les comportements, sans distinction de genre, pour tous les donneurs.
« Même s’il nous reste beaucoup de travail, c’est important de pouvoir reconnaître les progrès réalisés et de les célébrer, affirme Aiden. Comme beaucoup d’autres, je ne prends pas toujours le temps de regarder en arrière. Mais si l’on se concentre uniquement sur ce qui doit être fait, en ignorant ce qui a déjà été accompli, on manque la vue d’ensemble. »
Le groupe-ressource des employés favorise les discussions sur l’admissibilité
Dans cette vue d’ensemble, on compte notamment l’évolution constante des critères d’admissibilité au don de sang pour les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HARSAH), et les personnes trans, bispirituelles et de diverses identités de genre.
Avant d’autoriser la modification des critères d’admissibilité pour les donneurs, Santé Canada nous demande de prouver que ces changements seront sûrs pour ceux dont la vie dépend des produits sanguins.
En huit ans, la politique sur le don de sang par des hommes gais, bisexuels et autres HARSAH, et certaines personnes trans, bispirituelles et de diverses identités de genre, est passée de l’exclusion permanente du don de sang à une période d’attente de trois mois à partir du plus récent contact sexuel avec un homme. La Société canadienne du sang continue de travailler avec des chercheurs qui étudient divers aspects des critères d’admissibilité des donneurs de sang et des processus de sélection.
Le groupe-ressource des employés a été d’un grand soutien pour gérer les interactions avec les membres des communautés LGBTQ+ qui sont très critiques à l’égard du rythme progressif des changements.
« La façon dont nous parlons de notre politique de non-admissibilité nous a tous posé problème, explique Aiden. Nous ne pouvons pas justifier toutes nos décisions par une simple conversation. Mais j’aborde ces conversations avec empathie, car derrière cette colère, il y a souvent une accumulation d’expériences et un sentiment de se voir une nouvelle fois fermer la porte au nez. »
Quant à Aiden, il estime que l’organisation a fait beaucoup de progrès en un temps relativement court, sachant qu’elle s’efforce encore de modifier ses pratiques et ses politiques.
« Depuis l’extérieur, cela ne se voit pas forcément, mais quand on travaille dans l’organisation, on se rend compte que tout le monde tient à bâtir un système juste, équitable et inclusif. On voit les progrès continus, l’envie de bien faire et la complexité de l’enjeu. »
Le mois de juin est le Mois de la fierté au Canada et dans de nombreux autres pays. À cette occasion, la Société canadienne du sang met en valeur les contributions à la chaîne de vie du Canada des groupes et personnes de la communauté LGBTQ+. Pour en savoir plus et lire d’autres témoignages : https://sang.ca/fr/notre-sujet/diversite-equite-et-inclusion/lgbtqcommunities.