Le don de cellules souches peut sauver une vie
Que sont les cellules souches?
Les cellules souches sont des cellules immatures qui peuvent se transformer en n’importe quelles cellules sanguines : globules rouges, qui transportent l’oxygène, globules blancs, qui combattent les infections, ou encore plaquettes, qui contribuent à limiter le saignement.
À noter que ces cellules souches ne proviennent pas d’un embryon, qui est le premier stade du développement humain avant le fœtus. Elles se trouvent dans la moelle osseuse, dont le rôle est de constamment refaire le plein de globules rouges pour vous maintenir en vie et en santé.
À quoi sert mon don de cellules souches?
Aujourd’hui au Canada, plus de 1 000 personnes sont en attente d’une greffe vitale de cellules souches. Un don de cellules souches peut traiter plus de 80 maladies graves et mortelles, parmi lesquelles les leucémies, les lymphomes et d’autres cancers hématopoïétiques.
La greffe de cellules souches concerne les personnes atteintes d’une maladie qui interfère avec la capacité de leur moelle osseuse à produire de nouvelles cellules sanguines et immunitaires. En cas de chimiothérapie ou de radiothérapie, une greffe de cellules souches saines peut également être nécessaire pour la guérison.
Contrairement à la croyance commune, seules 25 % des personnes en attente d’une greffe peuvent recevoir des cellules souches d’un membre de leur famille. La plupart du temps, elles doivent compter sur la générosité d’autres personnes non apparentées ayant des origines ethniques similaires.
Pourquoi la diversité ethnique
est-elle si importante pour le don de cellules souches?
Les patients qui ont besoin d’une greffe de cellules souches sont plus susceptibles de trouver un donneur compatible parmi les personnes ayant la même origine ethnique qu’eux; pourtant, plus de la moitié n’en trouvent pas. Actuellement, seul un tiers des donneurs inscrits sont des personnes d’origine noire, autochtone, asiatique, hispanique ou métisse. Or, si le registre national de donneurs de cellules souches reflétait la diversité canadienne, les donneurs compatibles seraient plus faciles à trouver. C’est pourquoi nous encourageons les gens de toutes origines à s’inscrire au registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang.
Le don de cellules souches est bien moins effrayant qu’on l’imagine. Le processus le plus courant est assez semblable au don de plaquettes ou de plasma par aphérèse. Il est juste un peu plus long et exige la prise de médicaments quelques jours avant.
Comment faire un don de cellules souches?
Si vous avez entre 17 et 35 ans et que vous êtes en bonne santé, vous pouvez vous inscrire au registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang. Ce registre, qui est relié à des registres similaires d’autres pays, permet de trouver des donneurs compatibles pour les patients qui en ont besoin.
Les recherches montrent que les meilleures chances de survie après une greffe sont associées à des cellules souches provenant de jeunes donneurs en bonne santé. Mais si vous avez moins de 60 ans et que vous êtes inscrit au registre, vous pouvez également être appelé à donner à tout moment.
Vous devrez d’abord répondre à un court questionnaire et créer un compte, avant de réaliser un frottis buccal. Pour ce faire, il vous suffira de frotter délicatement le coton-tige contre l’intérieur de votre joue pour prélever quelques cellules de votre bouche. Ces cellules permettent d’obtenir un échantillon de votre ADN pour le test de compatibilité.
« Notre examen porte sur un très petit nombre de gènes qui déterminent les groupes des globules blancs. Ce sont les antigènes leucocytaires humains, ou système HLA », explique Matthew Seftel, directeur du programme de cellules souches à la Société canadienne du sang.
Le système HLA est une signature génétique de nos cellules qui contrôle la façon dont notre système immunitaire fonctionne et combat les menaces extérieures. Ce sont les HLA qui déterminent si le corps de la personne greffée saura accepter les cellules souches du donneur et fonctionner correctement avec celles-ci.
Au laboratoire, votre frottis buccal fait l’objet d’une analyse par réaction en chaîne par polymérase (PCR), souvent utilisée pour caractériser l’ADN. Le résultat est ensuite conservé dans la base de données sécurisée du registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang.
« Dans cette base de données, il n’y a aucune autre information personnelle du donneur. Les centres médicaux qui recherchent des donneurs de cellules souches compatibles ne voient pas le nom, ni les coordonnées des donneurs. Ils ne peuvent pas savoir s’ils sont au Canada ou non par exemple », souligne M. Seftel.
Un candidat au don inscrit au registre est jugé compatible si son typage HLA est semblable à celui du receveur. En cas de compatibilité, quelques rares personnes chargées de gérer le registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang peuvent relier le donneur à un nom et des coordonnées.
Mes cellules souches sont compatibles
Félicitations! Vous allez probablement pouvoir sauver une vie.
Pour commencer, nous vérifions si la personne inscrite est toujours disposée à donner des cellules souches et si elle est encore en bonne santé, car il peut se passer plusieurs années entre l’inscription et l’appel. Il est donc important de toujours valider auprès des personnes inscrites leur intérêt et leur disponibilité pour ce don vital. À noter qu’il est possible de se désinscrire à tout moment.
Comment me préparer au don?
Seuls 20 % des donneurs sont invités à faire un don de moelle osseuse, une intervention chirurgicale qui permet de prélever des cellules souches à l’arrière de l’os iliaque. La plupart du temps, le processus se fait par aphérèse : prise de sang, extraction des cellules souches, réinjection du reste du sang au donneur. Cette méthode ne nécessite aucune chirurgie, et s’apparente largement au don de plasma ou de plaquettes.
Le processus de don de cellules souches par aphérèse exige toutefois une petite préparation. Pendant quatre à cinq jours avant le prélèvement, le donneur doit s’injecter un médicament appelé « facteur stimulant les colonies de granulocytes » (G-CSF).
« Le G-CSF est injecté dans la couche graisseuse directement sous la peau du donneur, généralement au niveau du ventre ou de la cuisse, explique M. Seftel. C’est comme une injection d’insuline, un tout petit coup sous la peau. »
Le G-CSF est une substance naturellement présente dans le corps humain, mais les donneurs reçoivent une dose légèrement plus élevée pour augmenter temporairement le nombre de cellules souches saines dans le sang, que nous pouvons ensuite prélever par aphérèse.
Pendant la prise du G-CSF, les donneurs ressentent souvent des symptômes grippaux, mais ceux-ci disparaissent rapidement après l’arrêt du traitement et du prélèvement. Des anti-douleurs peuvent aider à atténuer ces effets secondaires.
Comment se passe le processus de don de cellules souches?
Le jour du don, le donneur se présente pour le prélèvement à l’un des sept centres de greffe au Canada. On lui demande de venir accompagné d’un ami ou d’un proche, car il se pourrait qu’il ait des effets secondaires liés au G-CSF ou qu’il doive prendre des anti-douleurs.
Le donneur rencontre d’abord l’équipe médicale, qui pourra répondre à ses éventuelles questions et effectuera une dernière prise de sang pour s’assurer que le G-CSF a été efficace et qu’il y a le bon nombre de cellules souches dans le sang. Le processus de don peut alors commencer.
Une petite aiguille est insérée dans une veine de chaque bras, comme pour le don de plasma ou de plaquettes. Du sang est prélevé d’un bras, la machine d’aphérèse isole les cellules souches, puis réinjecte le sang restant au donneur par la veine de l’autre bras.
Pendant le processus de don, le donneur est éveillé et peut tout à fait discuter, grignoter, lire ou regarder un film, peut-être même deux, car la procédure par aphérèse peut durer de trois à six heures. Cela dépend de la taille du donneur ainsi que de la taille et des besoins du receveur.
Le processus de don est sûr, et il est gratuit pour le donneur. Si ce dernier doit se rendre dans une autre ville ou province pour réaliser le don de cellules souches, ses frais de déplacement, de nourriture, d’hébergement et autres sont pris en charge par la Société canadienne du sang.
Comment se sent-on après le don?
Il est important de savoir que la moelle osseuse produit en permanence de nouvelles cellules souches. Celles qui sont extraites lors du processus de don sont donc rapidement remplacées.
À la fin du processus, il est demandé aux donneurs de ne pas rentrer chez eux tout seuls et de prendre des antidouleurs au besoin. On leur donne également le numéro de téléphone d’un professionnel de la santé qu’ils pourront appeler s’ils ont des problèmes inattendus. La plupart des donneurs se sentent assez bien pour reprendre leurs activités normales le lendemain du don.
Par la suite, il peut arriver qu’un donneur rencontre le receveur de ses cellules souches, à condition que les deux soient d’accord. Cette rencontre peut être une merveilleuse expérience. Et même si les donneurs ne rencontrent pas les receveurs, ils sont heureux d’avoir fait ce don, car ils savent qu’ils ont sauvé ou amélioré la vie de quelqu’un.
« Dans la plupart des cas, les donneurs sont extrêmement satisfaits du processus de don de cellules souches à une personne qui en a un besoin urgent », explique M. Seftel.