Premiers résultats des tests de détection d’anticorps : peu de Canadiens en santé auraient eu la COVID-19

Les analyses révèlent des différences régionales et confirment l’importance de continuer les tests.

Innovation
9 septembre 2020

La Société canadienne du sang contribue à l’étude lancée pour déterminer la prévalence de la COVID-19 au Canada.

Featured image of lab team members Stacey Vitali, Carissa Kohnen, Andy Tshiula Kalenga and Valerie Conrod standing together in front of a Hamilton machine wearing masks.

La Société canadienne du sang et le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 du Canada ont publié aujourd’hui les résultats de la première phase des tests de détection des anticorps contre le SARS-CoV-2. Du 9 mai au 18 juin 2020, 37373 échantillons ont été prélevés, et de ce nombre, moins de 1 % contenaient des anticorps contre le nouveau coronavirus.

Ces résultats donnent un aperçu de la diffusion de la COVID-19 au sein d’un sous-groupe de Canadiens relativement en santé. Leur compilation marque la fin de la première phase de notre étude sur la séroprévalence (pourcentage d’individus, dans une population donnée, dont le sang contient des anticorps contre une maladie spécifique). Nous devons mieux comprendre l’immunité contre le virus responsable de la COVID-19, mais les résultats montrent que la grande majorité des personnes testées demeurent vulnérables à l’infection, car très peu d’entre elles ont des anticorps contre le virus.

Image of associate director of epidemiology and surveillance Dr. Sheila O’Brien standing in front of filing cabinets

Sheila O’Brien, directrice associée, Épidémiologie et Surveillance, Société canadienne du sang

«Bien qu’il y ait des différences entre les provinces, si l’on regarde l’ensemble du pays, la prévalence est faible», souligne Sheila O’Brien, directrice associée du service d’épidémiologie et de surveillance de la Société canadienne du sang. «Nous prévoyons que d’autres tests seront effectués pour valider les résultats et suivre l’évolution des chiffres afin d’orienter les politiques de santé publique.»

On constate que l’écart entre les provinces est parfois considérable. Les taux les plus bas sont observés dans l’Est du pays. Par exemple, l’Île-du-Prince-Édouard ne compte aucun cas positif sur 448 échantillons et Terre-Neuve-et-Labrador en compte un seul sur 617 échantillons. Le taux de prévalence le plus élevé est celui de l’Ontario, à 0,96 %. Du côté du Québec, les résultats préliminaires d’Héma-Québec, le fournisseur de sang de la province, estiment le taux à 2,23 %.

Séroprévalence des anticorps contre la COVID-19 par province

 

Province

Séroprévalence

Colombie-Britannique

0,50 %

Alberta

0,37 %

Saskatchewan

0,46 %

Manitoba

0,56 %

Ontario

0,96 %

Nouveau-Brunswick

0,26 %

Nouvelle-Écosse

0,36 %

Terre-Neuve-et-Labrador

0,29 %

Île-du-Prince-Édouard

0,00 %

Global

0,70 %

Au sujet de l’étude

En avril 2020, lorsque le gouvernement a mis sur pied le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, la Société canadienne du sang et Héma-Québec ont tout de suite proposé leur aide.

La Société canadienne du sang analyse déjà les dons de sang qu’elle collecte et a l’expérience de ce genre de projet, puisqu’elle a déjà mené des études de séroprévalence pour éclairer des politiques. Ses travaux étaient effectués dans le cadre de son programme de recherche et approuvés par un comité d’éthique.

Image of Lab team members Stacey Vitali, Carissa Kohnen, Andy Tshiula Kalenga and Valerie Conrod standing outside of the office posing together with 2 metres apart


Stacey Vitali, Carissa Kohnen, Andy Tshiula Kalenga et Valerie Conrod, de
l’équipe du laboratoire, aident le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 à produire les données nécessaires pour comprendre l’ampleur de la COVID-19 au Canada.

À chaque don de sang, nous remplissons plusieurs petits tubes spécialement pour les analyses. Nous en préparons toujours un de plus au cas où des tests supplémentaires s’avéreraient nécessaires. Typiquement, environ 20 % des échantillons de réserve sont utilisés, ce qui en laissait 80 % de disponibles pour l’étude.

Les donneurs ne sont pas informés des résultats du test. Les échantillons analysés sont anonymisés et les chercheurs ne peuvent pas faire de lien entre les résultats et un donneur en particulier. Le but de cette étude était de donner une idée de la prévalence de la maladie au sein des donneurs de sang canadiens, pas de déterminer le statut sérologique des donneurs individuels.

Contrairement aux autres tests de dépistage effectués, comme pour le VIH ou l’hépatite, un résultat positif à un test de détection des anticorps contre la COVID-19 ne signifie pas que le donneur nécessite une prise en charge médicale. Il est aussi important de savoir qu’il n’y a aucune preuve démontrant que la COVID-19 est transmissible par le sang.

Les donneurs de sang constituent un sous-groupe relativement en bonne santé de la population canadienne de 17 ans et plus. Les sujets de notre sous-groupe tendent à venir des centres urbains, où la transmission communautaire de la COVID-19 est généralement plus répandue. Cela dit, toute personne qui présente des symptômes ou d’autres risques liés à la COVID-19 est systématiquement écartée du don de sang. De plus, très peu de donneurs ont plus de 65 ans. D’autres projets menés par le milieu de la recherche, par le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 et par les Instituts de recherche en santé du Canada aideront à combler les lacunes en matière de données.

Share this story

ShareTweetShare

Sur le même sujet